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Cyclisme

Dopage : l’ancien docteur du Team Sky coupable d’avoir commandé de la testostérone

L’ex-médecin de l’équipe nationale britannique et de l’écurie qui a régné plusieurs années sur le vélo a reconnu 18 des 22 accusations portées contre lui.
Le médecin Richard Freeman, en 2019. (Eleanor Crooks/AP)
par AFP
publié le 12 mars 2021 à 17h13

C’est la fin d’une course d’endurance judiciaire qui a duré deux ans. L’ancien médecin du Team Sky (aujourd’hui Ineos Grenadiers) et de l’équipe britannique de cyclisme, Richard Freeman, a été reconnu coupable ce vendredi d’avoir commandé de la testostérone en 2011 à des fins de dopage, d’après le Conseil général des médecins britanniques. Selon ce dernier, la défense de Freeman n’était «pas plausible», elle était «malhonnête» et le docteur s’était montré «incapable de fournir des explications».

Freeman a de son côté reconnu 18 des 22 accusations portées contre lui concernant la commande d’un paquet de Testogel au siège de British Cycling en 2011, mais a en revanche nié l’accusation centrale concernant la raison de son utilisation.

Plus de deux ans après l’ouverture de l’audience, les décisions sur ces accusations ont été rendues par le Medical Practitioners Tribunal Service. Freeman a affirmé que la testostérone avait été commandée pour traiter les problèmes d’érection de l’ancien directeur de la performance Shane Sutton, ce que l’Australien a vigoureusement nié. Le Conseil a d’ailleurs pointé le manque de trace écrite pour soutenir l’affirmation selon laquelle la testostérone avait été commandée pour Sutton et a estimé que rien ne prouvait que ce dernier en ait eu besoin. «Il est clair que, selon toute probabilité, on peut déduire que lorsque le Dr Freeman a passé commande et obtenu le Testogel, il savait ou croyait qu’il serait administré à un coureur afin d’améliorer ses performances sportives», a expliqué l’instance.

Pratiques passées

Ce verdict va soulever de nombreuses questions sur les pratiques passées de l’équipe britannique, qui a dominé les derniers Jeux olympiques, ainsi que sur les performances de l’équipe Sky, qui a remporté six Tours de France entre 2012 et 2018, grâce à Bradley Wiggins, Christopher Froome et Geraint Thomas. Des soupçons de dopage aux corticoïdes chez Wiggins étaient par exemple apparus en 2016 mais, écrivait Libération il y a deux ans, «une enquête parlementaire ne l’a rendu clean que faute de preuve». Le médecin Freeman, qui a été simultanément employé par l’équipe britannique et Sky entre 2009 et 2015, a démissionné de British Cycling en 2017 pour des raisons de santé, après avoir quitté l’équipe Sky.

Le tribunal siégera à nouveau la semaine prochaine pour déterminer les sanctions auxquelles Freeman devra faire face et s’il sera jugé inapte à continuer à exercer la médecine. Il a été annoncé le mois dernier qu’il faisait également face à deux accusations de l’organisme antidopage britannique liées à la commande de ce paquet de testostérone.