Elle entre dans la salle d’audience par la petite porte sur le côté, celle d’habitude réservée aux prévenus qui ne comparaissent pas libres. De quoi lui épargner l’exposition aux caméras et aux nombreux journalistes venus couvrir son procès en correctionnelle, ce jeudi, au palais de justice de Brest. Petite silhouette frêle, épaules rentrées, la jeune femme aux cheveux courts marche jusqu’à la barre le regard fixe, comme écrasée. Elle ne semble pas être la même personne que sur ces images qui ont tourné en boucle au début de l’été. Quand, tout sourire, en ciré jaune et lunettes de soleil, elle brandissait face aux caméras de France Télévisions une pancarte barrée de ce message franco-allemand passé à la postérité : «Allez Opi-Omi !»
Ce 26 juin 2021, lors de la première étape du Tour de France cycliste, entre Brest et Landerneau, cette Finistérienne de 31 ans avait ainsi provoqué la chute d’une bonne partie du peloton. Tournant le dos aux coureurs, elle avait été percutée par l’un d’entre eux, qui avait entraîné à terre de nombreux autres, avec plusieurs blessures à la clé. Deux d’entre eux, l’Allemand Jasha Sütterlin et l’Espagnol Marc Soler, avaient été contraints d’abandonner peu après.
Voilà donc la «femme à la pancarte» devant la justice, poursuivie pour «blessures involontaires» et «mise en d