Depuis les hauteurs de la capitale rwandaise, la Canadienne Magdeleine Vallières Mill a surpris son monde, ce samedi 27 septembre, en décrochant l’or aux championnats du monde féminins de cyclisme sur route. La coureuse de 24 ans, que personne n’attendait, a triomphé des 3 350 mètres de dénivelé positif, de la moiteur de l’air (60 % d’humidité) épaissi par la pollution, et surtout du gratin de la concurrence mondiale réunie à Kigali.
Vu du bord de la route, le peloton est un monstre froid, un serpent mécanique qui bruit du cliquètement métallique des machines en roue libre, un bloc plus ou moins étiré, mais rendu impersonnel par l’uniforme − casques, lunettes de soleil, cuissards − des coureuses, dont les centaines de jambes s’actionnent mécaniquement comme les pistons d’une gigantesque machine.
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L’arrivée de la bête est annoncée par le grondement de l’hélicoptère qui filme la course. Le public rwandais semble presque intimidé. Lors des premiers tours de circuit – il y en aura onze, soit 164,6 kilomètres –, il préfère d’ailleurs donner de la voix pour les dernières, les décrocheuses, qui se trouvent être les Africaines, dont la plupart ne finiront pas la course.
Succession de buttes
Les Rwandais partagent avec les cyclistes une pensée en relief : ils parlent en collines, en bosses, en montées et en descentes. A Kigali, les noms des quartiers sont souvent ceux des collines – la ville est une succession de buttes. Deux raidillons gonflent le parcours de la course : la côte dite de Kigali Golf (800 mèt