Et à la fin, c’est Julian Alaphilippe qui gagne. Le Français a signé une performance magistrale, ce dimanche, en conservant son titre de champion du monde de cyclisme sur les routes reliant Anvers à Louvain, devant un public survolté, un an après le chef-d’œuvre d’Imola.
Inarrêtable, à l’image de toute l’équipe tricolore qui aura dynamité la course à 180 kilomètres de l’arrivée, le coureur originaire de Saint-Amand-Montrond a profité du travail de sape de ses coéquipiers tout le long de la journée. Isolé à l’avant dans un groupe de 17 avec ses comparses Florian Sénéchal et Valentin Madouas, il a pris les choses en main à 17 kilomètres du terme, au prix de plusieurs attaques violentes qui finirent d’épuiser ses adversaires, l’immense favori Wout Van Aert en tête. Un crève-cœur pour le Belge, 11e, après son excellente deuxième place l’an passé. La Belgique ne peut même pas se consoler avec une médaille, Jasper Stuyven échouant au pied du podium, derrière le Danois Michael Valgren et le Néerlandais Dylan Van Baarle.
«J’avais la rage, j’ai tout lâché»
«Les derniers kilomètres, c’était horrible, confiera Alaphilippe après la course au micro de France Télévisions. Je me suis vraiment fait violence. Je pensais à mon petit. J’avais la rage, j’ai tout lâché.» Y compris un petit coup de griffe aux inoubliables supporteurs locaux, battus à domicile : «Les Belges étaient pour Wout Van Aert, donc dans le dernier tour, ils me disaient d’aller moins vite. Ils n’avaient pas des mots très sympas. Je les en remercie, ça m’a servi !»
A 29 ans, Julian Alaphilippe, qui s’épanchait régulièrement sur le poids que constituait le maillot arc-en-ciel sur ses épaules d’ordinaire si légères, repart donc pour une année avec ces couleurs sur le râble. Une première pour un coureur français, Alaph’ rejoignant ainsi les légendes Peter Sagan, Paolo Bettini ou Rik Van Looy au rang des coureurs à avoir réussi le doublé coup sur coup.