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Justice

Pancarte «Opi-Omi» sur le Tour de France : la spectatrice condamnée à une amende

La jeune femme qui avait provoqué la chute du peloton lors d’une étape du Tour de France le 26 juin a été condamnée ce jeudi à une amende de 1 200 euros.
Le 26 juin, sur la commune de Sizun (Finistère), à 45 km de l’arrivée de la première étape du Tour, partie de Brest. (Capture d'écran France TV)
publié le 9 décembre 2021 à 14h42

Un ciré jaune, des lunettes de soleil, une pancarte à la main pour faire coucou à ses grands-parents. Et à quelques mètres de la jeune femme, le team Jumbo Visma qui arrive à toute berzingue, avant de percuter l’écriteau en question et de chuter dans un amoncellement de vélos et de corps tuméfiés. Près de six mois après la chute du peloton, le tribunal correctionnel de Brest a rendu son jugement concernant la responsable malgré elle de l’accident. La femme de 31 ans qui avait provoqué la chute massive a été condamnée ce jeudi à 1 200 euros d’amende. Elle devra en plus verser 1 euro symbolique à l’Union nationale des cyclistes professionnels (UNCP), ainsi que 500 euros de dommages et intérêts.

Une peine symbolique de quatre mois d’emprisonnement avec sursis avait également été requise le 14 octobre à l’encontre de la jeune femme, poursuivie pour «mise en danger d’autrui» et «blessures involontaires». La jeune femme qui portait la pancarte où était inscrit «Allez Opi-Omi» avait reconnu spontanément les faits ainsi que «la dangerosité de son comportement» et «présenté ses regrets», avait noté la représentante du ministère public Solenn Briand lors de ses réquisitions. «C’était vraiment tellement pas volontaire», avait murmuré au début de l’audience la jeune femme à la silhouette fluette, présentée comme fragile mais s’exprimant avec aisance.

Le 26 juin, sur la commune de Sizun (Finistère), à 45 km de l’arrivée de la première étape du Tour, partie de Brest, cette habitante du Finistère avait brandi une pancarte en empiétant sur la chaussée, dos au peloton, sur laquelle on pouvait lire «Allez Opi-Omi !» pour «allez papi-mamie !» (sa grand-mère est d’origine allemande). Ses grands-parents résidant à Paris sont des fans inconditionnels de la Grande Boucle.

Plusieurs coureurs, lancés à vive allure, n’avaient pu l’éviter. L’Allemand Tony Martin, le premier à tomber, avait entraîné dans sa chute de nombreux autres cyclistes. Certains avaient été contraints à l’abandon, dont l’Allemand Jasha Sütterlin (DSM) et l’Espagnol Marc Soler (Movistar). Les images de l’accident avaient fait le tour du monde, déchaînant un fort intérêt médiatique alors que la jeune femme au ciré jaune restait introuvable. C’est seulement quatre jours après les faits qu’elle s’était rendue à la gendarmerie de Landerneau, chargée de l’enquête, ne supportant plus la pression médiatique. Dans la foulée, elle avait été placée en garde à vue.