A priori, ce n’est pas une riche idée que de s’aligner au départ de Paris-Roubaix montre au poignet. Trente secteurs pavés à parcourir à grande vitesse, c’est autant de cahots susceptibles de faire dérailler la trotteuse voir de rayer le cadran, si on est amené à aller au sol, ce qui peut arriver dans l’Enfer du Nord. Ce qui est encore plus dommage quand on parle d’une marque dont le nom indique très imparfaitement la valeur marchande. C’est avec un tel accessoire que le champion du monde Tadej Pogacar (UAE Team Emirates-XRG) s’est aligné, dimanche 13 avril, pour la première fois sur la course. Mal lui en a pris : une tache de sang est venue maculer son gant gauche une bonne partie de la course, après que le bracelet lui ait peu à peu grignoté le poignet.
Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceuninck), lui, s’est pointé sans gants mais avec la même montre : les deux coureurs sont sponsorisés par le même horloger. Pourtant, c’est le poignet intact qu’il s’est présenté seul dans le vélodrome pour remporter un troisième Paris-Roubaix d’affilée. Un exploit majuscule, que seuls Francesco Moser (en 1978, 1979 et 1980) et Octave Lapize (avant la Première Guerre mondiale) avaient accompli avant lui. Et on veut voir dans cette histoire de poignet ce qui a séparé l’impérieux «classicman» néerlandais de