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Interview

Patrick Lefevere avant Paris-Roubaix: «Les pavés, on les aime ou non»

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Le patron de l’équipe belge Quick-Step Alpha Vinyl explique à «Libération» les secrets de «l’enfer du Nord», disputé ce dimanche, où ses coureurs viseront la victoire, comme ils en ont pris l’habitude ces vingt dernières années.
Patrick Lefevere, le 28 février 2019 en Belgique. (Belga/Icon Sport)
publié le 16 avril 2022 à 16h48

Même si la course ne va plus de Paris à Roubaix depuis longtemps et que les pavés y sont récurés par des lycéens en horticulture, la classique nordiste continue de fasciner le monde entier depuis la fin du XIXe siècle. Après l’annulation de 2020 et le report à l’automne de la saison dernière, «l’enfer du Nord» revient ce dimanche de printemps pour une 119e édition, décalé d’une semaine, premier tour de la présidentielle française oblige. Il y a près d’un quart de siècle, Mario Cipollini, serial winner d’étapes sur les grands tours, et coursier d’un autre âge, avait coutume de dire : «Paris-Roubaix, c’est une course de bêtes et à la fin, c’est le plus macho qui gagne.» Peut-être parce qu’il ne l’a jamais domptée et qu’on veut toujours ce qu’on n’a pas, l’Italien en est resté à l’écart en dépit d’un physique de malabar gominé (1,89 m, 78 kg), propice à l’emploi.

A l’inverse, Patrick Lefevere, modeste coureur dans les années 70, autodidacte grandi dans un cimetière de voitures à la frontière belgo-française, comptable à mi-temps quand la situation l’exigeait, en a appris tous les rudiments. A sa façon, empirique et implacable. Le gars de Moorslede, en Flandre-Occidentale, a d’abord appris à gagner avec la Mapei, la grande équipe transalpine des années 90 (Ballerini, Museeuw, Tafi) avant de créer sa propre crémerie – Quick-Step et ses déclinaisons – au tournant du siècle et de perpétuer la tradition du succès de sa formation (Boonen quatre fois, Terpstra, Gilbert).