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Interview

Philippe Brunel : «Pantani est un pur produit du Tour de France»

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L’ancienne plume de «l’Equipe» revient sur le mythe du grimpeur italien, à qui le Tour rend un hommage sans le dire en passant par Cesenatico et Rimini, ses villes de naissance et de mort.
Marco Pantani sur le Tour de France, en 1998. (Joel Saget/AFP)
publié le 29 juin 2024 à 9h29

Marco Pantani est mort il y a vingt ans, le 14 février 2004. Le Tour s’élance ce samedi 29 juin de Florence, et il courbe une échine respectueuse au «Pirate», en passant lors des deux premières étapes à Cesenatico, là où il est né, et à Rimini, là où il est mort comme un renégat, gisant seul dans une chambre d’hôtel, muré dans la cocaïne et la dépression. Double vainqueur en 1998 du Tour d’Italie et du Tour de France, celui de l’affaire Festina, Pantani est chassé du Tour d’Italie en 1999 après un contrôle antidopage positif. En 2003, le Tour de France le laisse à la porte. L’Italien s’effondre. Philippe Brunel, écrivain et journaliste, a noirci des pages entières de l’Equipe sur Pantani. Il est aussi l’auteur de Vie et mort de Marco Pantani (éd. Grasset, 2007). Il raconte le souvenir vivant d’un coureur «un peu christique», ses envolées seul en montagne. Et s’interroge sur cet égard que lui rend cette année le Tour de France.

Pourquoi Marco Pantani a touché les gens ?

Pantani arrive en 1994, vers la fin du règne d’Indurain qui sont des années un peu lénifiantes. Indurain installait ses victoires dans les chronos, c’était assez pâlot, il n’y avait pas de récit. Pantani a réinstallé quelque chose d’épique,