Menu
Libération
Tout plaquer pour...

Du vélo au vin, l’ex-cycliste Clément Chevrier se met à table : «Quand on est équipier, on n’est qu’un chiffre»

Article réservé aux abonnés
Tour de France 2021dossier
L’ex-équiper de Romain Bardet s’est reconverti en sommelier, à l’Auberge du Père-Bise, près d’Annecy. Il charge le management de son ancien employeur, AG2R, et dénonce la déshumanisation et l’hypocrisie du milieu cycliste.
Clément Chevrier, en 2019, parmi l'équipe AG2R-La Mondiale. Il est désormais sommelier à l'Auberge du Père-Bise. (Papon Bernard/PRESSE SPORTS)
publié le 6 juillet 2021 à 16h11

Samedi midi, Auberge du Père-Bise. Clément Chevrier s’apprête à débuter son service, dans ses nouveaux habits. Depuis le 1er juin, il est sommelier dans ce restaurant deux étoiles sur les rives du très chic lac d’Annecy. Dans une cuisine qui fourmille pour préparer un banquet de mariage sous la pluie, le chef Jean Sulpice, grand amateur de cyclisme, regarde d’un œil la première étape de haute montagne du Tour de France à la télé. Il y a encore un an, Clément Chevrier aurait pu prétendre escalader la Grand-Bornand avec le maillot de l’équipe AG2R. Mais le Picard a pris sa retraite, à seulement 28 ans, amorçant une reconversion dans le vin. D’abord une société de conseil, puis ce nouveau rôle d’équipier dans la brigade de Jean Sulpice.

Alors qu’on vient de discuter des points communs entre cyclisme professionnel et haute gastronomie avec le chef qui a fait ses gammes chez Marc Veyrat, nous avons un quart d’heure avec Clément Chevrier. Lorsque ce frêle gabarit (1,77 m pour 56 kg) s’assoit à table avec nous, son débit mitraillette laisse entendre qu’il en a gros sur le cœur. Il est miné par un milieu «hypocrite», déshumanisé et une fin de carrière assez brutale chez AG2R. Contacté par Libération, Vincent Lavenu, le manager de son ex-équipe, récuse toute «faute de management ou de reconnaissance. On lui a fait la place belle pendant sa carrière. Quand