Trois amis dans les hauteurs du col de Vars, vendredi. Col rugueux et sauvage à la pente mauvaise. Deux en tenue de cyclos, à l’ombre d’une bâtisse. Un troisième allongé dans l’herbe grasse. C’est lui qui souffle : «fabulation», «mythomanes». «Je ne regarde que d’un œil.» René a 62 ans. Il dit qu’il en a «vu d’autres». Armstrong, il en était «fada». «J’ai lu tous ses livres.» René vient de Grenoble. C’est un «libre-penseur» mais un «romantique» également. Il voudrait croire et s’en empêche : les performances du maillot jaune cette année lui font lever ses yeux azur au ciel. Pourquoi continue-t-il à regarder «ce cirque» ? «Mais parce que j’aime ça. Ça me fait réfléchir, ça me questionne, jusqu’où on peut aller pour être le meilleur. Je voudrais savoir comment cette histoire se terminera.» Il pointe ses deux compères : «Eux, ils débranchent le cerveau.» Puis il roule les bords de sa moustache. «Peut-être qu’ils ont raison.»
Voilà la course qui s’est achevée ce dimanche 21 juillet sur la place Masséna à Nice, au terme d’un contre-la-montre parti de Monaco. Trois semaines depuis Florence, en Italie. A peine de soubresauts. Le Tour s’est fait écrabouiller. Tadej Pogacar (UAE Team Emirates)