«Les héros, ce sont les coureurs, pas les gens qui viennent faire passer un message avec un panneau pour passer à la télé.» Le lieutenant-colonel Joël Scherer est l’officier de liaison de la direction de la gendarmerie auprès d’ASO, l’organisateur du Tour de France. Dimanche, il a multiplié les consignes de prudence au lendemain d’une chute collective pendant la première étape provoquée par une spectatrice à 45 km de la ligne d’arrivée, franchie en vainqueur par le Français Julian Alaphilippe.
La gendarmerie a annoncé ce dimanche ouvrir une enquête judiciaire contre la femme, pull rayé rouge et blanc et ciré jaune qui brandissait une pancarte saluant ses grands-parents pour les caméras sans regarder le peloton débouler derrière elle. Un appel à témoins a été lancé pour la retrouver et une enquête ouverte pour «blessures involontaires avec incapacité n’excédant pas trois mois par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence», a précisé la gendarmerie du Finistère sur Facebook. La spectatrice est également visée par une plainte au civil, déposée par l’organisateur du Tour.
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Lors de la deuxième étape dimanche, entre Perros-Guirec et Mûr-de-Bretagne, des messages de prévention continuaient à être diffusés par quatre véhicules dédiés au sein de la caravane même si l’officier de liaison reconnaît que l’incident de samedi résulte d’un «comportement individuel».
Les deux grosses chutes collectives de la première étape n’ont causé aucune blessure grave au sein du public massé au bord des routes. «L’enjeu majeur sur le Tour, ça reste la sécurité routière, ça s’est démontré hier», explique le lieutenant-colonel Joël Scherer. Une deuxième chute s’est produite quelques kilomètres plus loin, projetant à nouveau de nombreux coureurs au sol. La première chute a impliqué près de 60 coureurs. Tony Martin s’est écroulé le premier, jetant un peloton particulièrement regroupé à terre. Les dégâts sont particulièrement lourds : au moins quatre abandons et une infirmerie pleine le soir même.
Quelque 500 gendarmes seront répartis sur le parcours de la deuxième étape. Sur l’ensemble du Tour, ils seront 14 000 à sécuriser la course.