Ce dimanche 2 juillet, entre Vitoria-Gasteiz et San Sebastian, le suiveur s’est attelé à une quête hautement périlleuse : il a chassé le Toqué. Le supporteur basque a une réputation d’élite. Le gratin du fan. Le summum. La folie qui prend possession d’un corps. La veille, sur la première étape, la quête fut vaine mais riche d’enseignements. Comme : l’aficionado basque est grégaire. Il aime la hauteur. Il fracasse le mât de son drapeau sur la Libémobile, qui doit fendre la masse orange comme un border collie (souplesse, ruse) mais agit comme un mouton (triquée, humiliée).
Jambonneaux en vue
Samedi, un groupe se tient sous une longue bâche mettant à l’honneur Miguel Madariaga, fondateur d’Euskaltel-Euskadi, équipe basque disparue. Une dizaine de têtes. Le suiveur no habla español ce qui rend la tâche ardue, il faut en convenir. Les papys braquent leurs regards sur le plus jeune de la tribu, belles pupilles vertes, monosourcil noir, nommé instantanément au porte-parolat. Un dialogue monosyllabique s’en suit. Le porte-parole n’a répondu à rien et même réclamé des goodies au nom du groupe. La caravane devait passer d’ici une heure, et c’est donc ce que le suiveur a dit.
«La caravana, una hora.
— …
— Cochonou.
— …
— Jamon…
– JAMOOOONNN !!!!»
Leur cri dément. D’une seule voix, tout le groupe, le monosourcillé et l’en