Il y avait cette réflexion. «La différence devrait être davantage acceptée dans le cyclisme. Ce n’est peut-être qu’une simple utopie de ma part, mais je voudrais tant qu’on arrête de me présenter comme le premier noir à avoir gagné Gand-Wevelgem ou une étape du Giro, le premier noir à avoir fait ceci ou cela. En quoi ça change que ce soit un blanc ou un noir qui gagne une course cycliste à partir du moment où c’est le meilleur qui passe la ligne en premier ?» Biniam Girmay parlait à l’Equipe, en mars 2023, à la veille d’un Gand-Wevelgem qu’il avait remporté l’année d’avant. Volonté vaine. Biniam Girmay est propulsé sur une course vers les premières. Il ouvre des mondes. Ce lundi 1er juillet, le voilà de nouveau le premier noir. C’est le Tour de France. Ce n’est pas une victoire mais un acte politique. Cette fois, il dit : «Assurément, ça veut dire beaucoup pour moi [d’être le premier noir à gagner une étape du Tour, ndlr], personnellement et pour le continent. Ça veut dire beaucoup, surtout pour le cyclisme érythréen. En Erythrée, on a une longue histoire avec le cyclisme. On a le vélo dans le sang.»

Le sprinteur érythréen d’Intermarché-Wanty a foncé sur Turin et