Le Tour de France s’avance dans sa deuxième semaine de course, avec les Pyrénées en point de mire, et voilà que les abandons, jusqu’ici inhabituellement rares, se multiplient. Ce jeudi 11 juillet, au lendemain d’une étape éprouvante dans le Massif Central, plusieurs coureurs ont lâché la rampe, rompus. Adios le Basque Pello Bilbao (Bahraïn-Victorious), vainqueur d’étape pentue en puissance, tot ziens Fabio Jakobsen, le sprinteur de la DSM-firmenich, qui ne se sera donc pas mêlé à l’emballage final dans les rues de Villeneuve-sur-Lot. Il a vu s’imposer Biniam Girmay (Intermarché-Wanty) pour la troisième fois depuis le départ à Florence. L’Erythréen, porteur du maillot vert, s’impose chaque jour un peu plus comme le meilleur sprinteur de ce Tour de France.

Avant cela, l’étape avait été remuée dans ses premiers kilomètres par une double secousse : au moment où une échappée commençait à s’extirper, une chute s’est produite dans le peloton. Parmi les coureurs jetés au sol, le maillot jaune Tadej Pogacar. Un frisson a parcouru l’échine. Pendant la poignée de secondes qu’a mis le Slovène à se remettre sur pied, on s’est rappelé que le moindre kilomètre du Tour de France, y compris le plus anodin, peut faire s’écrouler les plus hautes ambitions sur un coup du sort. Pogacar est reparti, les quatre échappés (les Français Madouas, Pacher et Turgis – sorti sur son seul vélo restant après un vol pendant la nuit – ainsi que l’increvable Abrahamsen) ont pris du champ, puis ont été repris : tout est finalement rentré dans l’ordre…

…jusqu’à une nouvelle chute. A 10 bornes du but, Alexey Lutsenko (Astana Qazaqhstan) est venu taper dans un îlot central avant de taillader le peloton dans le sens de la largeur. Parmi les premiers à s’envoler : Primoz Roglic, 4e au classement au général au départ de l’étape, un habitué des gadins qui font s’envoler les rêves. Il est reparti mais débourse 2 minutes 30 sur la ligne. Nouvelle déveine pour le Slovène, dont on est en droit de se demander s’il repartira demain.