Suffit de décrocher les yeux de la route. Les bas-côtés, depuis le début du Tour, fleurissent de son nom. Les Français, qui tournent au régime sec depuis le grand départ à Lille, ont flairé un carnassier en puissance. Kévin Vauquelin, 24 ans, c’est la ritournelle d’un été commencé mi-juin, sur les routes du Tour de Suisse, où il est seulement devancé au classement général par João Almeida au soir du dernier contre-la-montre. Mais c’est en Italie, en haut de la côte d’un sanctuaire, celui de la Madonna di San Luca, au terme d’une échappée à plusieurs et sous les gifles du soleil, que Vauquelin s’est envolé. C’était en 2024, et il avait remporté la plus belle de ses dix victoires chez les pros, une étape du Tour de France. «Désormais, ça se voit qu’il joue avec les grands, analyse auprès de Libération son manager chez Arkéa-B & B Hotels, Emmanuel Hubert. Je trouve qu’il a pris aussi énormément de maturité. Petit à petit, il s’installe vraiment comme un leader.» Et le patron de poursuivre la cajolerie : «Quand tu as quelqu’un qui attaque, qui est volontaire, je trouve que c’est très engageant et puis c’est beau pour les yeux.»

A Caen,