Une terre blonde de blés, des nuages qui meringuent le ciel, des routes brunies par les résidus des champs, une petite fille dont seule la tête dépasse des épis, le halètement du vent, un gendarme le coude sur un ballot, les premiers toits normands de chaume, des vaches séparées de la route seulement par un fil au ras des onglons et, au bout de 120 kilomètres, depuis Amiens, le peloton du Tour qui lit ce message comme une promesse, sur un panneau à l’écart de la route : «Vous êtes arrivés.» Pourtant, la ligne finale de cette quatrième étape est établie à 46 kilomètres, à Rouen. Est-ce pour le sommet tout proche de la côte Jacques-Anquetil ? Le Tour aime caresser ses idoles passées, et «Maître Jacques», quintuple maillot jaune entre 1957 et 1964, mort en 1987, était inscrit ce mardi 8 juillet dans bien des virages. Ou bien ce château, protégé par des frondaisons vibrantes, et qui a vu passer les plus fameuses plumes de Rouen, là où les coureurs vont terminer leur périple du jour ?
Le château est une demeure bourgeoise, briques rouges, fenêtres encadrées de pierre blanche, toit d’ardoise, mais, dans les temps anciens, c’était une villa toute blanche, à l’italienne, c’est-à-dire sans toit, construite par un gentleman-farmer : Jules de Maupassant. Son