Pour un secret, c’était un secret bien mal gardé. Comme tous les ans, Amaury sport organisation (ASO), l’organisateur du Tour de France, présentait ce jeudi 23 octobre le tant attendu parcours de l’édition à venir. Et comme tous les ans, bien avant que Christian Prudhomme ne monte au pupitre du Palais des Congrès, dans l’Ouest parisien, pour faire défiler les diapositives, les grandes lignes du tracé 2026 avaient déjà fuité, dans la presse locale notamment. Le patron du Tour a fini à la mi-journée de lever le voile sur les dernières zones d’ombre d’un parcours de 3 333 km entre la Sagrada Familia et l’Arc de Triomphe.
Comme prévu, les coureurs commenceront leur longue épopée le 4 juillet à Barcelone. Un grand départ en Espagne donc, pour la troisième fois de l’histoire du Tour, et surtout la deuxième en quatre ans (l’édition 2023 était partie de Bilbao). Un grand départ plus vu depuis plus d’un demi-siècle aussi, car sans peloton : la première étape sera un contre-la-montre par équipes (un siècle après l’instauration des équipes sur le Tour) aux airs de carte postale dans les rues de la capitale de la Catalogne, Au menu, l’ascension des côtes de Montjuic et du stade olympique, qui avait accueilli les Jeux de 1992. Deux côtes que le peloton retrouvera à plusieurs reprises le lendemain au terme d’une étape de 178 km qui se terminera par un circuit dans la ville.
Un 14 juillet dans le Cantal
Cap ensuite sur les Pyrénées, qui se présenteront très tôt avec une arrivée au sommet dès la troisième étape dans la station des Angles. Vainqueur de la 9e étape du Tour 2024 à Troyes, Anthony Turgis de la TotalEnergies voit ça d’un bon œil : «Cette année, le classement général a mis vraiment du temps à se dessiner et la course s’est retrouvée trop longtemps verrouillée. Avec les Pyrénées dès le début, j’ai espoir que ça se décante plus vite, qu’il y ait rapidement des gros écarts au général et que la course soit ensuite plus libre.»
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Après un passage habituel à Pau et Bordeaux (les deux villes qui ont le plus accueilli la course après Paris), les coureurs passeront le 14 juillet dans une Auvergne qui a l’organisation à la bonne depuis quelques années. En ce jour de fête nationale, les coureurs avaleront 167 km dans le Cantal entre Aurillac et Le Lioran, où Jonas Vingegaard avait battu Tadej Pogacar d’une demi-roue en 2024.
Les deux hommes, vainqueurs des six dernières éditions, devraient continuer de s’attaquer dans les Vosges avec une 14e étape qui risque de faire des dégâts entre Mulhouse et le Markstein. Elle se terminera par une montée inédite et irrégulière de plus de 11 kilomètres à 7,3 % de moyenne. Pas de planche des Belles filles cette fois-ci en revanche, où le Tour n’est plus passé depuis 2022.
Un bouquet final palpitant dans les Alpes
Le seul contre-la-montre individuel de cette édition 2026 aura lieu deux jours plus tard. Et il sera vallonné : 26 km sont au programme entre Thonon-les-Bains et Evian-les-Bains, et les neuf premiers ne font que monter. Enfin, le peloton prendra ensuite la direction des Alpes, et notamment de l’Alpe d’Huez, où les coureurs n’avaient plus été vus depuis 2022 et la victoire de Tom Pidcock. Comme pour s’excuser de ces trois années d’absence, la station n’accueillera pas une, mais deux arrivées consécutives : celles des 19e et 20e étapes. Un bouquet final palpitant avant Paris. Les jambes des coureurs risquent de piquer, avec 5 600 m de dénivelé rien que pour l’avant-dernière étape.
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Dans la capitale, après un premier passage réussi mais pluvieux par la butte Montmartre et l’accidentée rue Lepic l’an passé, les organisateurs ont décidé de remettre ça. Le peloton passera à nouveau par trois fois devant le Sacré-Cœur. Mais la bascule se fera cette fois-ci à 15 km de l’arrivée (contre six l’an passé) pour donner plus de chances aux sprinteurs de se jouer la victoire sur les Champs-Elysées. Pas sûr pour autant que cela suffise à empêcher Wout van Aert, vainqueur devant l’Arc de Triomphe en 2025, de récidiver.
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