«C’est ce qu’on appelle une étape de transition, de la merde quoi.» Gaëtan Prime est mon motard pour cette journée «embarquée» auprès du peloton. Ce vendredi avec 249,1 km «accidentés» entre Vierzon et Le Creusot, le Tour de France propose sa plus longue étape depuis plus de vingt ans. Un parcours escarpé dans les 50 derniers kilomètres, après 200 km sous un soleil qui s’annonce plombant. Pour l’occasion, j’ai l’opportunité - et la chance - de pouvoir enfourcher la «moto presse» (1).
C’est donc Gaëtan Prime, président d’un club de vélo à Blagnac, qui sera notre homme aujourd’hui. Rendez-vous est fixé à 10h15, moto 22. Léger problème, j’ai la nausée. A priori, ce n’est pas le quincy de la veille qui était fort goûteux, mais plutôt une anxiété carabinée. Depuis le réveil, un mélange d’excitation et d’angoisse me ferait presque croire que c’est moi qui vais devoir pédaler aujourd’hui dans cette étape fleuve.
«Une étape aussi longue, franchement, je te le dis, tu verras rien aujourd’hui. Les gens vont faire la sieste devant leur télé. Et en plus, nous, on est «deuxième pool», ça veut dire qu’à partir de 30 bornes de l’arrivée, on dégage [reste devant la voiture-balai, ndlr]. La moto pour le journal L’Equipe par exemple, elle est dans le premier pool [prioritaire], ils pourront voir les coureurs jusqu’à l’arrivée. Mais nous, on verra rien, je te dis.» Pourtant ce jour-là, même lui ne sera pas déçu.
Il me donne vingt minutes pour aller me