Combien de pas ? Trois, quatre ? Il était à l’affût. C’était le renard du village départ du Tour de France, ce dimanche 21 juillet. Il portait fier sa carrure imposante mais surtout sa chemisette au motif vichy rouge. En somme, un «partenaire» Cochonou. La cime de la chaîne alimentaire en ce lieu accessible seulement aux invités et accrédités. Vif, le monsieur a donc alpagué Son Altesse Sérénissime Albert II, qui petonnait à peine dans cet antre sacré de la réclame. Les deux hommes se sont rapprochés. Ils ont échangé un sourire. On jure qu’on ne donnerait ce sourire qu’aux amis. Si le Tour de France appelle à la dissonance cognitive, là, en plein cœur de Monaco, le monsieur Cochonou et le prince des lieux ont atteint les cimes de ce que la Grande Boucle peut offrir. La journée n’a pas été en reste.
Analyse
Au départ, l’affaire n’est pas gagnée. Trois hommes, jeunes, qui affichent sur eux la fatigue de trois semaines de matraquage publicitaire sur la route, semblent désemparés. Ils sont de Leclerc. Les tee-shirts à pois qui inondent chaque col et provoquent les sprints massifs de mômes et de mamies, c’est eux. Ils ouvrent la porte du camion. Un stock de milliers de maillots. L’un : «Les gens ne les portent pas, ils les mettent dans le sac, c’est tout.» L’autre : «Ça partirait plus vite si c’était écrit Dior-Leclerc.» Le triporteur Senseo, qui fait l’éloge d’un café «corsé», s’est lui placé devant une agence de «real estate». Sur la devanture, des appartements de c