Les mêmes images qu’il y a deux jours à Valence. Un train bleu qui avance, serein, vers la ligne d’arrivée. A 500 mètres, l’équipe DSM tente un coup dans un virage, pas de quoi faire dérailler la Deceuninck-Quick Step. A 100 mètres de la ligne, Morkov lance Cavendish. Sans adversité, les deux équipiers font premier (Cavendish) et deuxième (Morkov) de l’étape. «Un peu too much», lâche, sceptique, l’ex-coureur Laurent Jalabert, d’habitude avare en critiques, qui commente la course pour France Télévisions. Quatre victoires sur ce Tour pour Mark Cavendish, 34 depuis 2008. Il égale de record de bouquets sur le Tour d’Eddy Merckx. Et pourra le dépasser à la sortie des Pyrénées, ou sur les Champs-Elysées.
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Le Britannique les bras levés, épilogue d’une longue journée baignée d’un soleil brûlant, près de 220 kilomètres ce vendredi entre Nîmes et Carcassonne. Tracé ceint de vignes : costières-de-nîmes, pic-saint-loup, terrasses-du-larzac, saint-chinian, minervois, languedoc, pour les AOC locales. Le Languedoc-Roussillon, un des plus grands vignobles du monde (230 000 hectares) et des millions de ceps qui bordent la route, sauf à l’endroit de la chute massive à 60 kilomètres de l’arrivée.
Le peloton vient de reprendre les trois échappés du jour (Pierre Latour, Omer Goldstein et Sean Bennett) quand une trentaine de coureurs tombent par terre et dans un fossé en contrebas. Toute l’équipe DSM au sol, le sprinteur Nacer Bouhanni aussi. La lanterne rouge du Tour, Roger Kluge (Lotto-Soudal), et deux des fines gâchettes de BikeExchange, Lucas Hamilton et Simon Yates, abandonnent. Les autres remontent les vélos et la pente entre les arbustes.
Quentin Pacher tente un coup à Minerve, il s’échappe, prend une 1′30″ d’avance sur des routes étroites et vallonnées, mais on n’y croit pas : il est seul, et le vent défavorable. Le peloton temporise et Mark Cavendish change son vélo comme à chaque étape où il dispute le sprint. Crevaison, superstition ? 500 mètres plus loin, idem pour Jasper Philipsen, le sprinteur d’Alpecin-Fenix. Une nouvelle mode cette saison à l’approche des arrivées groupées.
Pacher repris, des équipes tentent de créer des bordures mais le vent ne souffle pas dans le bon sens. Le profil est délicat dans les 5 derniers kilomètres, les coureurs enchaînent des virages et longent un cours d’eau sans protection, ils ont demandé une neutralisation des temps à 4,5 kilomètres de l’arrivée au lieu des 3 kilomètres habituels. Dérogation acceptée par l’organisateur et l’Union cycliste internationale. Preuve que les choses ont changé depuis le mouvement d’humeur des coureurs en Bretagne.
La décla
«Le cyclisme est de plus en plus pointu. Je suis meilleur qu’il y a cinq ans, mais le niveau est bien supérieur.»
— Romain Bardet, absent du Tour de France 2021, sur l'évolution de son sport, à «Libération».
Lire l'interview de Romain Bardet
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La question du jour
Ce samedi, les coureurs se disputent la gagne à Quillan, qui a souvent été ville étape du Grand Prix du Midi-Libre chez les hommes, mais aussi d’une grande course cycliste féminine, disparue en 2010. Laquelle ?
♦ La Grande Boucle
♦ Le Tour d’Occitanie
♦ Le Tour de l’Aude
♦ La Semaine languedocienne
Réponse demain !
Réponse de la question d’hier : Athéna.
Le profil de l’étape de demain
La stat : 155
C’était la position au classement général de Roger Kluge (Lotto-Soudal) avant son abandon sur chute aujourd’hui. Il était lanterne rouge, position qu’il avait l’an dernier à Paris.
Le dico du vélo
Manger de la luzerne
Ou faire un tour dans le champ. Cela arrive lorsqu’on perd le contrôle de son vélo, qu’on se voit obligé de mordre sur l’herbe (la luzerne donc) du bas-côté pour se replacer sur la chaussée. Ou parfois, on chute carrément dans les orties.