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Tour des Flandres 2024 : Mathieu van der Poel et Elisa Longo Borghini rejoignent les plus grands maîtres flamands

En remportant pour la troisième et deuxième fois la reine des classiques belges ce dimanche 31 mars, le Néerlandais et l’Italienne rejoignent le club des recordmen et recordwomen de victoire de l’épreuve.
Mathieu van der Poel dans la montée du Vieux Quaremont, ce dimanche. (David Pintens/Belga. AFP)
publié le 31 mars 2024 à 16h35
(mis à jour le 31 mars 2024 à 18h12)

Achiel Buysse, Fiorenzo Magni, Eric Leman, Johan Museeuw, Tom Boonen, Fabian Cancellara. Et, désormais, Mathieu van der Poel. En soulevant son vélo à bout de bras sur la ligne d’arrivée d’Audenarde ce dimanche 31 mars, le coureur néerlandais, maillot de champion du monde sur les épaules, a inscrit son nom sur la liste aussi resserrée que prestigieuse de ceux qui ont remporté trois fois le Tour des Flandres, la reine des classiques belges. A 29 ans, il a encore le temps de rêver à un quadruplé historique.

Mathieu van der Poel n’a pas tremblé, lui qui était annoncé comme le grandissime favori. Pour son historique sur la course (une seule fois hors du podium, 4e, pour sa première participation) et ses qualités intrinsèques, bien sûr. Mais aussi parce que la concurrence s’était considérablement amoindrie depuis le forfait de son rival éternel, le Belge Wout van Aert, blessé lors d’une chute mercredi sur la course A travers la Flandre. Victime du même gadin, Mads Pedersen était lui bien aligné ce dimanche, les stigmates recouverts par des bandages, l’état de forme incertain.

Peut-être parce qu’il n’avait plus grand-chose à perdre, lui qui jugeait qu’il ne pourrait gagner que s’il était à 100 %, le Danois fut le premier grand animateur de la course. A plus de 100 km de l’arrivée, il attaquait Van der Poel à plusieurs reprises avant de prendre la poudre d’escampette, certes lesté de Gianni Vermeersch, un coéquipier du Néerlandais. Lequel n’a jamais paru paniquer, maintenant un écart raisonnable avec Pedersen avant de venir le cueillir dans le Vieux Quaremont, berg mythique du Tour des Flandres, à 55 km de l’arrivée.

La décision se fit dans une autre montée sacrée, le Koppenberg, nommée d’après les «kinderkoppen», les «têtes d’enfants» en argot flamand, ces pavés arrondis aux mille pièges, surtout quand la pluie leur tombe sur le crâne. Ce fut le cas ce dimanche et le berg boueux, à 45 bornes du terme, s’est transformé en chemin de croix : la plupart des favoris ont été forcés de mettre pied à terre et de grimper en poussant leur vélo, comme dans une épreuve de cyclocross. Et de regarder s’envoler Mathieu van der Poel, expert de cette discipline de sous-bois fangeux, l’un des rares à être resté en selle. Ses premiers poursuivants arriveront 1 minute après lui.

Chez les femmes, qui arrivaient après les hommes, c’est aussi une victoire historique puisqu’Elisa Longo Borghini remporte son deuxième Tour des Flandres. Personne n’a fait mieux depuis l’introduction, il y a 20 ans, de ce Monument sur le circuit féminin. L’Italienne de 32 ans rejoint Mirjiam Melchers, Judith Arndt, Annemiek van Vleuten et Lotte Kopecy dans le club des double-vainqueures du «Ronde».

Pour construire son succès, la gagnante de Paris-Roubaix 2022 est parvenue à s’extraire dans le Paterberg d’un groupe de favorites à 15 km de l’arrivée en compagnie de la Polonaise Katharzyna Niewiadoma. Deux bornes plus loin, le tandem reprenait Shirin van Anrooij, coéquipière de Longo Borghini partie aux avant-postes. De ce trio, l’Italienne était la plus véloce et c’est logiquement qu’elle s’est imposée au sprint.