Il était pourtant prévenu. A peine tiré d’affaire cet été, Mouhamadou Fall se retrouve de nouveau dans le viseur de l’antidopage. Le Français, 31 ans, a été contrôlé positif à l’octodrine le 28 juillet lors des Championnats de France Elite d’athlétisme, jour de son sacre sur 100 m, précise l’athlète, confirmant une information de l’Equipe. «On va faire vérifier l’échantillon B», a dit le quadruple champion de France de la ligne droite.
Le sprinter, pilier du relais 4 x 100 m tricolore, sixième aux Championnats du monde de Budapest en août – dont le résultat pourrait être annulé après ce contrôle – venait à peine de sortir blanchi d’une autre procédure avec l’antidopage. L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) voulait le sanctionner pour trois manquements à ses obligations de localisation antidopage en 2022, dont le troisième juste avant les Mondiaux de Eugene aux Etats-Unis, en août 2022.
Profil
Fall avait été relaxé en juillet, la commission des sanctions ayant jugé le troisième manquement non recevable. «La commission des sanctions a cependant décidé de ne pas retenir ce troisième manquement en arguant d’une simple erreur de manipulation du logiciel et d’une modification in extremis de ces informations», précisait l’AFLD à l’époque.
Suspicions
Le gendarme français avait toutefois annoncé son intention d’initier un recours devant le Conseil d’Etat dans cette procédure. Une action renforcée par le fait que l’athlète s’était entretemps rendu coupable de deux nouveaux «no shows» depuis le début d’année 2023, de quoi alimenter les suspicions autour de son cas.
Avec ce résultat anormal d’analyse (RAA), Mouhamadou Fall risque deux ans de suspension, l’octodrine étant une substance «spécifiée» appartenant à la classe des stimulants, classé par l’Agence mondiale antidopage (AMA) dans la catégorie S6 des stimulants interdits en compétition. On peut le retrouver dans de nombreux médicaments, par exemple dans ceux destinés à traiter la congestion nasale, ou dans des compléments alimentaires.
Une substance «spécifiée», selon le code de l’Agence mondiale antidopage (AMA) permet en outre aux sportifs de plaider le fait que le produit ait pu pénétrer «dans le corps […] par inadvertance» et permet «de donner plus de souplesse au tribunal lorsqu’il rend une décision de sanction». Si l’analyse de l’échantillon B confirme la présence de l’octodrine, une procédure disciplinaire visant le sprinteur devrait alors être ouverte par l’AFLD. Pour Fall, les Jeux de Paris 2024 n’ont jamais paru aussi lointains.