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Surtourisme

Everest : le nombre d’alpinistes sur le plus haut sommet du monde limité par la justice népalaise

Une saison à la montagnedossier
La Cour suprême du Népal a ordonné au gouvernement de limiter le nombre des permis délivrés pour l’ascension de l’Everest et d’autres sommets himalayens. L’an dernier, 478 permis ont été délivrés.
Des alpinistes alignés pendant leur ascension du mont Everest (8 848,86 mètres), au Népal, le 31 mai 2021. (Lakpa Sherpa /AFP)
publié le 3 mai 2024 à 19h13

Le plus haut sommet du monde se barricade contre le surtourisme. La Cour suprême du Népal a ordonné au gouvernement de limiter le nombre des permis délivrés pour l’ascension de l’Everest et d’autres sommets himalayens, a annoncé un avocat qui avait déposé une requête en ce sens. La décision de la plus haute juridiction népalaise a été rendue fin avril, mais le résumé n’en a été rendu public que cette semaine.

La justice «a ordonné de limiter le nombre des alpinistes» sur la montagne la plus haute du monde, qui culmine à 8 850 mètres d’altitude, a expliqué Deepak Bikram Mishra, au moment où la saison des ascensions de printemps débute justement dans ce pays. Le Népal accorde actuellement des permis à tous ceux qui souhaitent escalader l’Everest et sont prêts à débourser 11 000 dollars. 478 ont été octroyés l’année dernière, un record. La capacité d’accueil des zones montagneuses doit maintenant «être respectée» et un nombre maximal adéquat de permis doit être déterminé, a tranché la Cour suprême selon un résumé de sa décision qui ne fournit aucun chiffre à ce sujet.

Le toit du monde pris d’assaut par les alpinistes

Me Deepak Bikram Mishra a expliqué que la Cour avait ainsi répondu aux inquiétudes de la population concernant la protection de la nature au Népal, qui abrite huit des dix sommets les plus élevés de la planète. Outre la limitation du nombre des alpinistes, elle a préconisé «des mesures pour la gestion des déchets et la préservation de l’environnement» dans les zones montagneuses, a souligné cet avocat.

Chaque printemps, lorsque les températures sont plus clémentes et les vents généralement faibles, le Népal accueille dans ses montagnes des centaines de personnes en quête d’aventures. Un énorme embouteillage humain sur l’Everest en 2019 a forcé les membres des expéditions à attendre des heures sur l’Everest sous des températures très basses. Au moins quatre des onze décès enregistrés cette année-là avaient été imputables au surpeuplement. «Nous mettons trop de pression sur la montagne et nous devons lui donner un peu de répit», a conclu Deepak Bikram Mishra.