Depuis six ans, Sofiane (1) parcourt les quatre coins de l’Occitanie. Arbitre, il se déplace au gré des matchs départementaux et régionaux. Un rôle que l’étudiant de 23 ans endosse lorsqu’il n’a pas le nez dans ses livres de cours de sociologie. «Le foot, c’est ma passion et l’arbitrage me permet de la vivre de l’intérieur», souligne cet habitant de Marseille. Passionné, il faut l’être : à la plupart de ses matchs, Sofiane est la cible de cris et de contestations. «Dès que les supporteurs ne sont pas contents, ils nous prennent à partie. Souvent, ce n’est rien de grave, mais quand tu sors d’un match et que tu t’es fait huer pendant quatre-vingt-dix minutes, c’est très lourd moralement.»
La violence ne vient pas seulement des tribunes, mais aussi du terrain. «Et elle touche tous les arbitres, qu’importe le niveau de pratique», souligne François Letexier, arbitre de Ligue 1. En février 2023, un arbitre des Bouches-du-Rhône est frappé par le capitaine de Châteauneuf-les-Martigues lors d’un match de Départemental 3. Un mois plus tard, l’arbitre allemand Sascha Stegemann commet une erreur lors d’une opposition en Bundesliga et reçoit des menaces le visant lui et sa famille. Il a dû être placé sous protection. Plus récemment, le 11 décembre, le lynchage d’un arbitre turc pa