Le geste avait provoqué l’indignation en Espagne et à l’étranger. Le parquet a réclamé ce mercredi 27 mars deux ans et demi de prison à l’encontre de Luis Rubiales dans l’affaire du baiser forcé à la joueuse Jenni Hermoso, selon les réquisitions, publiées avant le procès de l’ancien président de la Fédération espagnole de football (RFEF). Ce dernier est poursuivi pour «agression sexuelle» et délit de «coercition» après avoir embrassé par surprise la numéro 10 de l’équipe d’Espagne sur la bouche en août 2023, quelques minutes après le sacre de la «Roja» en Coupe du monde.
Selon ses réquisitions écrites, le parquet demande un an de prison pour le délit d’agression sexuelle et un an et demi pour le délit de coercition, Rubiales étant accusé d’avoir exercé des pressions, directes et indirectes, sur Jenni Hermoso pour que la joueuse affirme que le baiser avait été consenti.
Récit
Le parquet demande également que Rubiales soit placé pendant deux ans en liberté surveillée après l’accomplissement de sa peine et qu’il verse 50 000 euros d’indemnités à la joueuse pour le baiser forcé. Depuis la réforme du Code pénal espagnol, un baiser non consenti est considéré en Espagne comme une «agression sexuelle», catégorie pénale regroupant tous les types de violence sexuelle.
Luis Rubiales, qui nie depuis le début de l’affaire toute «connotation sexuelle» à son geste, assurant avoir agi sous le coup de l’«émotion» et dans «un moment de bonheur», avait fini par démissionner, se disant victime d’une «campagne disproportionnée». L’ex-homme fort du football espagnol avait aussi été suspendu trois ans par la Fifa avec interdiction d’approcher la joueuse.
Enquête pour corruption
Trois autres personnes sont sur le banc des accusés : Jorge Vilda, entraîneur de l’équipe nationale féminine au moment des faits, Rubén Rivera, ancien directeur du marketing de la RFEF, et Albert Luque, à l’époque directeur sportif de l’équipe nationale masculine. La peine requise contre eux est d’un an et demi de prison pour le délit de coercition.
Rubiales se trouve actuellement au centre d’une autre affaire judiciaire qui a entraîné la semaine dernière des perquisitions au siège de la Fédération et à son domicile, dans le cadre d’une enquête pour corruption. D’après la presse espagnole, l’enquête concerne l’énorme contrat pluriannuel conclu par la RFEF pour délocaliser la Supercoupe d’Espagne en Arabie saoudite.