Munich souhaitait envoyer un signal fort à la communauté LGBT, l’UEFA en a décidé autrement. La confédération européenne de football a refusé ce mardi le projet de la ville de Munich d’illuminer son stade aux couleurs arc-en-ciel pour le match de l’Euro Allemagne-Hongrie qui a lieu ce mercredi soir, pour protester contre une loi homophobe votée par Budapest. Une décision que «regrette» la France, a affirmé à l’AFP Clément Beaune, secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes. Antoine Griezmann s’est pour sa part fendu d’un tweet de soutien à Munich. La Hongrie, elle, a salué ce mardi «une bonne décision».
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— Antoine Griezmann (@AntoGriezmann) June 22, 2021
«De par ses statuts, l’UEFA est une organisation politiquement et religieusement neutre, peut-on lire dans le communiqué publié par l’UEFA. Etant donné le contexte politique de cette demande – un message visant une décision prise par le Parlement national hongrois –, l’UEFA doit refuser cette requête.» L’instance européenne précise néanmoins qu’elle «comprend l’intention d’envoyer un message pour promouvoir la diversité et l’inclusion», mais propose que le stade soit illuminé aux couleurs arc-en-ciel à d’autres occasions.
Cette idée venait du maire de Munich, Dieter Reiter, qui avait écrit lundi à l’UEFA et à la Fédération allemande de football pour justifier ce choix. «La capitale du Land [de Bavière] a pour valeurs la diversité, la tolérance et l’égalité dans le sport et dans toute la société», expliquait-il, légitimant le fait d’illuminer le stade comme «un signe visible de solidarité avec la communauté LGBTI de Hongrie.» L’édile ne compte d’ailleurs pas baisser les bras, puisqu’il a fait savoir ce mardi après-midi qu’il allait pavoiser aux couleurs arc-en-ciel plusieurs bâtiments de sa ville.
Une loi pour interdire la «promotion» de l’homosexualité
En Hongrie au contraire, le projet n’avait pas plu. «Il est extrêmement nocif et dangereux de mélanger sport et politique. L’histoire nous montre que c’est une mauvaise chose, et les Allemands en particulier le savent très bien», avait pesté Péter Szijjarto, le ministre des Affaires étrangères hongrois.
Depuis le retour au pouvoir de Viktor Orbán en 2010, son gouvernement n’a cessé de s’attaquer aux questions de genre et d’orientation sexuelle. Le 15 juin, le Parlement hongrois a largement adopté un texte visant à interdire la «promotion» de l’homosexualité auprès des mineurs. Dans les faits, ce nouveau texte pourrait selon les ONG prohiber les programmes éducatifs, publicités, livres ou séries dans lesquels l’homosexualité est évoquée. Auparavant, de nombreuses lois avaient déjà été votées, interdisant notamment aux personnes trans de changer d’état civil, limitant la possibilité d’adopter un enfant pour les couples homosexuels, ou inscrivant le «genre» dans la Constitution.
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