Il est accusé de sept agressions sexuelles «commises par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction». Saïd Chabane, ex-président et actuel propriétaire du club de football d’Angers (L2), comparaît à partir de ce lundi 18 décembre devant le tribunal correctionnel de la ville, pour deux jours.
Propriétaire du SCO Angers depuis 2011, Saïd Chabane, 59 ans, avait été mis en examen en février 2020 à la suite de plaintes de plusieurs femmes, à l’époque salariées du club ou de son entreprise de charcuterie. Les plaignantes dénoncent des faits s’étalant de 2014 à 2019, alors qu’elles étaient, entre autres, hôtesse, secrétaire ou chargée de clientèle du SCO d’Angers.
Usage de la «surprise» et «d’une certaine contrainte»
Les quatre premières plaintes recueillies concordaient «sur le mode opératoire utilisé par l’auteur», avait affirmé le procureur de la République d’Angers, Eric Bouillard, au moment de la mise en examen. Le magistrat avait alors évoqué l’usage de la «surprise» et «d’une certaine contrainte», liée au «respect» qu’inspirait l’homme à ses victimes, pour «leur toucher les parties intimes». Les avocats de Saïd Chabane n’ont pas souhaité s’exprimer avant l’ouverture du procès.
Empêtré dans une succession d’affaires et une situation sportive catastrophique, Saïd Chabane avait cédé sa place de président du club à son fils, Romain, au mois de mars.
A lire aussi
En mars 2024, Saïd Chabane doit également être jugé devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour exercice illégal de l’activité d’agent sportif et blanchiment en bande organisée.
Arrivé à la tête du club et dans son capital en 2011, il a été l’un des principaux acteurs du spectaculaire redressement du SCO sur le plan sportif durant les années qui ont suivi, avec notamment un retour en L1 en 2015.
Mais le club a de nouveau été relégué au terme de la saison 2022-2023, l’une des pires jamais enregistrées dans l’élite française, notamment marquée par le départ du coach Abdel Bouhazama après avoir tenu des propos sexistes dans le vestiaire.