Pour une fois, ce n’est pas vers le Parc des Princes qu’ont convergé les supporteurs du PSG, ce mardi après-midi, mais vers l’aéroport du Bourget. A pied, en bus, à scooter ou même en trottinette électrique, c’est par dizaines que les fans ont convergé au cœur de la Seine-Saint-Denis. Dans l’immense majorité : des jeunes hommes, maillot bleu et rouge sur le dos. Certains portent encore leur tenue de travail, qu’ils semblent avoir quitté à la hâte pour l’occasion : l’arrivée du footballeur argentin Lionel Messi dans la capitale. La superstar doit parapher un contrat de deux ans avec le club parisien.
Aux abords de l’aéroport, chacun a son smartphone en main, espérant capter l’espace de quelques secondes les premiers pas de Lionel Messi en terres franciliennes. «Il arrive quand ton copain ?», lance un enfant, âgé de cinq ans tout au plus, casquette du club vissée sur la tête. Son père rigole : «C’est pas mon copain, c’est Messi. Il est encore trop petit, il ne connaît que Neymar et Mbappé», s’excuse-t-il en notre direction.
«On a attendu toute l’après-midi au parc hier [lundi, ndlr], mais au final, il n’est pas venu», s’amuse Thomas, 21 ans, venu sans maillot sur les épaules puisque sa tenue était encore sale de la veille. «Depuis ce week-end, on scrute les moindres mouvements sur les réseaux sociaux. Dès qu’on a su qu’il venait vraiment, on a pris la voiture pour le Bourget. Car Messi au PSG, c’est vraiment historique», appuie Kevin, 21 ans, lui aussi habitué des travées du Parc des Princes.
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Fumigènes
«Restez sur le trottoir !» «Derrière les barrières s’il vous plaît !» Les invectives des policiers, dépêchés par fourgons entiers, n’y font rien. Au moindre frémissement, tout le monde se pousse. Chacun sort son smartphone. Aucun Messi a l’horizon, la pression redescend d’un cran. Alors pour patienter, certains lancent des chants à la gloire du PSG ou de l’Argentin, d’autres jouent des coudes pour apparaître à l’image dès que l’une des très nombreuses caméras de télévision filme en leur direction.
«Un génie balle aux pieds», «il a le foot dans le sang», «le meilleur joueur de la planète». Dans les rangs des supporteurs, on ne manque pas de superlatifs pour parler de l’Argentin. «Si j’arrive à le voir, c’est vraiment un rêve, un moment unique», souffle Jahid, rêveur, perché sur un scooter. Le bonhomme de 11 ans, venu avec son père à deux roues, se met déjà à espérer une victoire en Ligue des champions dans quelques mois : «Ça va être une aide incroyable pour Paris.»
Quand un avion pointe au loin le bout de son nez, la spéculation reprend de plus belle. Panneau de signalisation, toit d’une voiture et même échelle rapportée pour l’occasion : tout le monde grimpe sur le moindre perchoir. Certains assurent avoir aperçu la star par-dessus les hautes barrières du petit aéroport. Finalement, voici Lionel Messi pour de bon. Il s’est présenté un instant à une fenêtre de l’aérogare, le temps de saluer les supporteurs de la main. Aussitôt, des pétards et fumigènes sont tirés, et les fans alternent entre des «Paris est magique» et des propos peu amènes à l’encontre du rival marseillais.
Il est là ! Lionel Messi est arrivé à Paris devant les supporters ! pic.twitter.com/RDfQnyVotI
— L'ÉQUIPE (@lequipe) August 10, 2021
Déception
Une apparition… et puis c’est tout. Quelques fans résignés rentrent déjà chez eux. D’autres se mettent à courir d’un coup, générant un mouvement de foule, car la star serait en train de se faire la malle par une sortie dérobée. Debout sur les marches d’un bâtiment administratif du groupe Aéroports de Paris, une salariée filme, amusée, toute cette agitation. «La semaine dernière c’était tout calme, et depuis deux jours, c’est la folie. Au moins, ça me fera des choses à raconter à mes copains footeux», plaisante-t-elle. Lunettes sur le nez, elle confirme ce que tout le monde redoutait : la star argentine est déjà partie depuis de longues minutes, sans prendre le temps de saluer ses supporteurs.
«Vous avez réussi à le voir d’ici ?», interroge un supporteur arrivé sur le tard. «Non, on n’a rien vu, s’amuse Marius, un quadragénaire de Saint-Denis, crâne rasé et tee-shirt gris sur le dos. Dire que certains ont posé leur demi-journée pour ça…» «C’est clairement un échec, on est forcément un peu déçus», glisse Mathieu, 18 ans, tout en regardant les chaînes de TV en continu pour s’assurer que Messi est bien parti. Issu d’une famille barcelonaise mais né à Paris, le jeune homme tout de jaune vêtu espérait voir son idole une première fois, avant de le retrouver dans quelques semaines au Parc des Princes. Il n’en veut pourtant pas à la nouvelle recrue du PSG : malgré son patronyme, «ça reste un être humain comme les autres».
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