Le petit flacon de gel est hors des clous. L’intendant s’abaisse un peu, bornoie la table où Lionel Messi et Nasser Al-Khelaïfi doivent prendre place. Deux millimètres plus à droite : voilà. Il lève les yeux et regarde la meute des objectifs. «C’est bon la balance des blancs ?»
La conférence de presse du meilleur joueur de sa génération, peut-être de tous les temps, est tout proche de débuter et une question illumine l’auditorium du Parc des princes. Elle ricoche de partout : les voix des journalistes des plus grands médias du monde, des visages couverts de crispation, ce détail insignifiant à notre échelle – l’épi qu’on pourrait distinguer sur la retransmission télé. Mais dans quel univers est plongé le Paris-Saint-Germain ?
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Messi n’est pas encore là mais un confrère, ordi sur les genoux, fond d’écran Naruto, se redresse. Il est correspondant à Paris pour un grand média britannique, ne pipe pas un brin le football, demande à droite, puis à gauche, combien de zéros traînaient sur la fiche de paie de l’Argentin à Barcelone. «Il a donc divisé par deux son salaire pour venir ici ?» Sourcil levé. Un photographe nous assure avec le ton de l’habitué n’avoir jamais vu pareil cirque : «Ils ont bloqué le périph, il y avait 27 motards de la police, non, 28, et puis 6 vans noirs du PSG.» Le bonhomme certifie que le dispositif e