Le souvenir d’une victoire à l’époque où les tribunes étaient encore accessibles, d’un déplacement à l’autre bout de la France pour soutenir le Red Star, des succès et des peines. Samedi sur les coups de midi sur le parvis du stade Bauer, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), bières à la main, écharpes vertes et blanches autour du cou, et drapeaux colorés sous le bras, chacun y va de sa petite anecdote. Ici tout le monde se connaît. De vue, au moins.
Le temps d’un samedi, ces fidèles de Bauer ont décidé de revenir au stade. Impossible d’accéder à l’enceinte centenaire, fermée au public depuis le mois d’octobre à cause de la pandémie. Impossible aussi de boire un coup à l’Olympic de Saint-Ouen, bistrot qui fait face au stade dont les rideaux sont tirés pour la même raison. Alors chacun a fait ses provisions, discute, et s’arme de patience. «Ils arrivent dans vingt-cinq minutes !»
«Ils», ce sont les footballeurs du Red Star, équipe de troisième division, qui tenteront dans deux heures de faire tomber le Racing Club de Lens, solide membre, lui, de l’élite du football français. Une affiche de gala pour ce seizième de finale de la Coupe de France. «C’est important d’être là pour montrer qu’on ne les oublie pas. Et puis, ça manque quand même de ne pas venir un week-end sur deux à Bauer», lance Romain, la vingtaine, barbe bien fournie débordant sur les côtés de son masque. «C’est tellement frustrant de regarder les matchs chez soi, à la télé, encore plus po