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Justice

Baiser forcé à Jenni Hermoso : Luis Rubiales condamné en appel pour agression sexuelle

La justice espagnole a confirmé en appel, ce mercredi 25 juin, la condamnation de l’ancien patron de football à une amende pour le baiser imposé à la joueuse lors de la victoire de l’Espagne au Mondial féminin en 2023.
Luis Rubiales à sa sortie du tribunal de San Fernando de Henares, à l'est de Madrid, le 11 février 2025. (Javier Soriano /AFP)
publié le 25 juin 2025 à 16h38

La scène, qui s’est déroulée devant les caméras du monde entier, relevait bien d’une agression sexuelle. La justice espagnole a confirmé en appel ce mercredi 25 juin la condamnation de Luis Rubiales à une amende de 10 800 euros pour le baiser imposé à la joueuse Jenni Hermoso en août 2023. La cour d’appel de l’Audience nationale a jugé «correcte» la qualification des faits en «agression sexuelle» lors du jugement de première instance, a-t-elle indiqué dans sa décision, confirmant qu’il n’y avait pas eu de consentement dans ce baiser imposé par l’ancien numéro 1 de la Fédération espagnole de football.

Luis Rubiales avait été condamné le 14 février à 10 800 euros d’amende pour agression sexuelle, mais relaxé du délit de coercition. La cour d’appel a aussi confirmé ce mercredi l’interdiction pour Rubiales de s’approcher de Jenni Hermoso dans un rayon de 200 mètres, ainsi que celle de communiquer avec elle pendant un an. Le tribunal a également rejeté les autres appels déposés par le parquet, qui avait dénoncé la «partialité» du juge et réclamait un nouveau procès, et par Jenni Hermoso.

Pressions pour étouffer l’affaire

La procureure avait requis en première instance deux ans et demi de prison contre Luis Rubiales pour agression sexuelle et pour les pressions ensuite exercées sur la joueuse pour atténuer le scandale.

L’ancien président de la Fédération espagnole de football, 47 ans, avait vu sa carrière prendre fin brutalement dans la foulée de la victoire de son pays en finale du Mondial féminin à Sydney, le 20 août 2023. Ce soir-là, devant le monde entier, il avait pris à deux mains la tête de l’attaquante de la «Roja» Jennifer Hermoso, avant de l’embrasser par surprise sur la bouche.

Symbole

Face à l’indignation suscitée par ce geste, l’ex-homme fort du foot espagnol avait tout d’abord refusé de démissionner pour «un petit bisou consenti», dénonçant un supposé «faux féminisme» et assurant qu’il avait obtenu l’autorisation de la joueuse avant de l’embrasser. Elle avait finalement porté plainte contre lui.

Lors de son procès, il avait campé sur ses positions, se disant «absolument sûr» que Jenni Hermoso avait consenti à ce baiser. En face, cette dernière, érigée en symbole de la lutte contre le sexisme dans le sport, avait décrit les «innombrables» pressions subies après ce geste pour étouffer le scandale.

Il avait fini par démissionner en septembre 2023, deux semaines après les faits. Depuis une réforme du code pénal espagnol, un baiser non consenti peut être considéré comme une agression sexuelle, catégorie pénale regroupant tous les types de violence sexuelle.