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Billet

Ce que la phrase de Moussa Dembélé sur le «bateau d’esclaves» dit du football contemporain

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Si la comparaison avec l’esclavage est osée lorsqu’on parle de joueurs qui émargent à 250 000 euros mensuels brut, elle n’est pas totalement délirante : dans l’écosystème du football aujourd’hui, même consentant et riche, le joueur reste une valeur d’échange.
Moussa Dembélé sous le maillot d'Al-Ettifaq, le 2 septembre en Arabie Saoudite. (François Nel/Getty Images. AFP)
publié le 1er octobre 2023 à 14h17

Voilà une phrase qui aura fait grand bruit. Vendredi, chez Foot Mercato, l’ancien attaquant lyonnais Moussa Dembélé, désormais à Al-Ettifaq (Arabie Saoudite), s’est insurgé d’une déclaration de l’ancien chargé de recrutement des Gones Bruno Cheyrou, lequel qualifiait les joueurs d’«actifs» : «Un gros manque de respect, a tonné le joueur. Je ne sais pas où il [Cheyrou, ndlr] se croyait, peut-être dans un bateau d’esclaves ou sur un champ de coton où les gens sont des objets ou des numéros. Je ne suis pas un actif, je suis un être humain !»

La comparaison entre la condition de footballeur et l’esclavage est quelque peu osée, les joueurs étant des salariés pourvus d’un contrat de travail qu’ils ont accepté de signer, ce qui a d’ailleurs permis à Dembélé, fort d’un parcours qui l’aurait vu traverser toutes les catégories de jeune en équipe de France et marquer but sur but (71 en 170 matchs avec l’OL), d’appointer à 250 000 euros mensuels brut.

Osée, mais pas délirante non plus. Cheyrou dit les choses comme tous les dirigeants, dans l’Hexagone ou ailleurs. Et ce sont les choses comme elles sont. Car les joueurs sont portés depuis longtemps comme actifs dans les bilans comptables des clubs et il semblait difficile de faire autrement dans la mesure où la valeur d’échange d’un ou deux joueurs peut représente