La tribune Auteuil fermée pour un match ferme, et un autre avec sursis. La commission Ligue de football professionnelle a sanctionné le Paris-Saint-Germain ce jeudi 5 octobre au soir, après des chants homophobes de la part des supporteurs du Parc des princes le 24 septembre lors du match face à l’OM.
Par ailleurs, quatre joueurs parisiens, dont les internationaux Randal Kolo Muani et Ousmane Dembélé, ont écopé d’un match de suspension avec sursis pour avoir entonné des chants injurieux lors de cette même rencontre face à l’OM.
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Le 24 septembre lors du classique contre l’Olympique de Marseille au Parc des princes, remporté facilement (4-0), des milliers de supporteurs - principalement les Ultras de la tribune Auteuil -, avaient repris des chants homophobes pendant une dizaine de minutes. Puis, au coup de sifflet final du match, les joueurs parisiens s’étaient rassemblés devant cette même tribune Auteuil pour fêter la victoire. Pendant ces célébrations, quatre d’entre eux, Ousmane Dembélé, Randal Kolo Muani, Achraf Hakimi et Layvin Kurzawa, ont été vus chantant des insultes contre leurs adversaires du jour. Ces joueurs ont présenté leurs excuses dimanche sur les réseaux sociaux disant «regretter sincèrement» leurs paroles notamment au regard de leur «devoir d’exemplarité».
Dimanche soir, lors du choc en D1 féminine entre le Paris-SG et l’Olympique lyonnais au Parc des princes, les ultras parisiens ont affiché une banderole pendant plusieurs minutes dans la tribune Auteuil «Paris contre les discriminations et les récupérations». Au même moment, mais à Rennes, des chants homophobes ont été entendus au Roazhon Park lors du match Rennes-Nantes. Cette affaire était également examinée ce jeudi par la commission disciplinaire de la Ligue, sans qu’une sanction ne soit prise dans la journée.
«Devoir d’exemplarité»
Le 16 août 2019, un match de Ligue 2 entre Nancy et Le Mans est devenu la première rencontre de football professionnel à être interrompue par un arbitre en France pour des chants homophobes. Une tribune du stade de Nancy avait été fermée pour un match. Le 28 août de la même année, la rencontre Nice-Marseille, en L1, avait aussi été interrompue quelques minutes après le déploiement de banderoles à caractère homophobe. Une partie d’une tribune avait été fermée à Nice. «Il faut condamner ce type de propos. J’invite les supporteurs à faire preuve de plus d’imagination. Quand j’étais jeune, j’étais aussi dans ces tribunes, j’entendais déjà les mêmes chants», a dit Philippe Diallo, le président de la Fédération française de football. «Je les invite à renouveler leur répertoire parce que ce type de propos n’est plus en adéquation avec la société dans laquelle on vit», a-t-il ajouté.
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Signe que l’homophobie est un mal encore répandu dans le football français, quelque 202 sanctions ont été prises la saison dernière par la commission de discipline de la LFP pour des faits de discrimination, en grande majorité à caractère homophobe, lors de 175 matchs : 106 rappels à l’ordre, 61 amendes avec sursis, 34 amendes fermes et une fermeture de tribune (banderoles lors de Montpellier-Nantes). La LFP a mis en place plusieurs actions de lutte contre l’homophobie dans le football. Tous les ans, un maillot floqué arc-en-ciel est porté par l’ensemble des joueurs. L’an dernier, certains joueurs avaient refusé de porter ce maillot et n’avaient donc pas joué pour leur club, s’attirant les critiques des associations de lutte contre l’homophobie.