L’affaire Dani Alves n’est pas close. Le parquet de la Communauté autonome de Catalogne «a annoncé son intention d’introduire un pourvoi en cassation contre l’arrêt» de la cour d’appel de Barcelone, qui avait suscité de vives réactions, écrit l’instance dans un communiqué relayé ce mercredi 2 avril. Le 28 mars, l’organe barcelonais avait annulé la condamnation de l’ancien international brésilien à quatre ans et six mois de prison pour le viol d’une jeune femme en 2022, âgée de 23 ans au moment des faits, en pointant notamment le manque de «fiabilité» de la plaignante. Dani Alves était en liberté conditionnelle depuis un an après avoir passé 14 mois en prison.
Décision critiquée
La décision a été très critiquée par les associations féministes, ainsi que par plusieurs membres du gouvernement de gauche du Premier ministre socialiste, Pedro Sánchez. La ministre du Budget, María Jesús Montero, avait ainsi affirmé dans le week-end qu’il était «honteux que l’on remette encore en question le témoignage d’une victime et que l’on dise que la présomption d’innocence passe avant le témoignage de jeunes femmes courageuses».
Elle a toutefois depuis nuancé ses propos, notamment après des critiques de l’opposition. «Il est logique et évident que ce gouvernement respecte la justice, les différentes peines prononcées, mais ce respect n’empêche pas d’avoir un avis sur celles-ci», a défendu mardi la porte-parole du gouvernement, Pilar Alegría. Aux cris de «Moi je te crois», des centaines de personnes se sont rassemblées lundi soir à Barcelone pour protester contre l’annulation de la condamnation de Dani Alves.
L’organe chargé de garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire espagnol a apporté mardi son soutien aux magistrats ayant annulé en appel la condamnation. «La révision par des tribunaux supérieurs des décisions rendues par des tribunaux inférieurs fait partie de la normalité de l’Etat de droit», a rappelé l’assemblée plénière du Conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ) dans un communiqué. «La protection et le soutien aux victimes, en particulier des délits contre la liberté sexuelle, n’impliquent pas de renoncer à la présomption d’innocence, qui est un droit fondamental», poursuit le texte. Le CGPJ insiste : «Il est de la responsabilité des représentants politiques, lorsqu’ils sont en désaccord avec une décision judiciaire, de concilier leur droit légitime à la critique avec la préservation de la confiance des citoyens dans les institutions.»