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Coupe d’Afrique des nations : la Côte-d’Ivoire remporte «sa» compétition

Dans un match tendu, la Côte-d’Ivoire a remporté 2 à 1 la troisième CAN de son histoire chez elle, à Abidjan, face au Nigeria.
L'attaquant ivoirien Sébastien Haller célèbre le deuxième but de son équipe lors de la finale de la Coupe d'Afrique des Nations entre la Côte d'Ivoire et le Nigeria au stade olympique Alassane Ouattara, à Abidjan, le 11 février 2024. (Issouf Sanogo/AFP)
publié le 11 février 2024 à 22h59

C’était l’affiche rêvée, même si le scénario de cette 34e Coupe d’Afrique des nations (CAN) avait longtemps donné l’impression de vouloir promouvoir la nouveauté. Mais non, ce sont bien les vétérans ivoiriens et nigérians qui se sont affrontés en finale ce dimanche 11 février à Abidjan. Dans ce duel de «vieux», les Ivoiriens ont été les plus forts, remportant 2 à 1 leur troisième trophée dans la compétition.

Le film du match ne sera presque jamais allé dans le sens des Super Eagles, bousculés physiquement et quasi fantomatiques en première mi-temps. On se dit que le sort a décidé de se moquer du monde jusqu’au bout en donnant la coupe à une Côte-d’Ivoire version montagne russe dans la compétition, mais solide dans ce match. Raté. A la 38e minute, en pleine bagarre avec le capitaine ivoirien Serge Aurier sur le prolongement d’un corner venu de la gauche, l’expérimenté William Paul Troost-Ekong envoie le cuir au fond des filets, refroidissant immédiatement les 60 000 supporteurs venus garnir les tribunes du stade olympique Alassane-Ouattara. A la pause, le Nigeria peut s’estimer heureux de mener les débats.

Des occasions inlassablement ivoiriennes

La deuxième mi-temps démarre sous les mêmes auspices, le gardien nigérian se voyant tout heureux de récupérer une frappe contrée de Max-Alain Gradel. Dans la foulée, le même Gradel s’écroule dans la surface nigériane. Les occasions restent inlassablement ivoiriennes et dans ses cages Stanley Nwabali sort une prestation XXL pour sauver les siens. Insuffisant face à la tête rageuse et victorieuse du milieu de terrain des Eléphants, Franck Kessié. A la 62e minute, les deux équipes se retrouvent dos à dos.

Symboles de la prestation beaucoup trop légère du Nigeria, les gestes de dépit de la star Victor Osimhen, dix minutes plus tard. Privé de ballons, souvent seul à tenter un pressing inefficace devant, le numéro 9 commet plusieurs fautes dispensables. Son masque peine à cacher sa frustration. En face, son homologue ivoirien, Sébastien Haller, tente un somptueux retourné acrobatique qui frôle le poteau gauche nigérian. C’est finalement lui qui, à 81e minute, donne l’avantage d’un geste «zlatanesque», coupant au premier poteau un centre venu de la gauche avec le bout de la semelle.

Dès lors, tout ne sera plus que folie. Le stade d’abord, devenu une cocote-minute hurlant de bonheur à chaque dégagement à l’arrache de la défense ivoirienne. Les Nigérians renversent la vapeur et se réveillent enfin, enchaînant les corners, accentuant la pression sur les cages des Eléphants. Cherchant un temps mort pour souffler, l’héroïque Seko Fofana harangue la foule en sortant du terrain. Encore cinq minutes irrespirables pour le peuple ivoirien et les voilà champions d’Afrique.

Un parcours spectaculaire

Sous le regard attentif de la légende Didier Drogba, la Côte-d’Ivoire sort donc victorieuse de «sa» CAN, après un parcours tout à fait spectaculaire, souvent proche de l’accident industriel. On aura tout dit sur eux, même le pire. Miraculés en phase de poule, les Eléphants ont passé une à une les marches tant bien que mal, perdant au passage leur sélectionneur français, Jean-Louis Gasset, juste avant les 8es de finale. Son remplaçant, Emerse Faé, a pu compter sur les retours de joueurs d’expérience, à l’image d’un Max-Alain Gradel, pilier psychologique - il s’agissait là de sa septième CAN - mais également leader technique. La demi-finale remportée sans sourciller 1 à 0 contre le RD Congo avait donné l’impression d’une équipe enfin trouvée.

En face, le Nigeria, un des favoris de la compétition, avait jusqu’ici assumé son statut. Ils avaient même déjà battu les Ivoiriens en phase de poule (1-0). A l’inverse de leurs adversaires du soir, les Super Eagles avaient fait preuve d’un tel sérieux que les observateurs en faisaient un favori logique pour cette finale. Ce derby de l’Afrique de l’Ouest n’a pas respecté cette logique. Moqueur, le destin a préféré le parcours folklorique des Ivoiriens. Ils l’ont tout de même largement mérité ce soir.