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Affrontements

Coupe de France : ce que l’on sait de la rixe entre supporters du PSG et de l’OL sur un péage

Une rixe entre supporters des deux clubs qui se rendaient à Lille pour la finale a fait plusieurs blessés ce samedi 25 mai. Des faits condamnés «avec la plus grande fermeté» par le président Emmanuel Macron.
Les restes calcinés d'un bus au péage de l'autoroute A1 à Fresnes-les-Montauban, après un affrontement entre les supporters du PSG) et de l'OL qui se rendaient à Villeneuve d'Ascq pour la finale de la Coupe de France, le 25 mai 2024. (Pierre Beauvillain/AFP)
publié le 26 mai 2024 à 12h33
(mis à jour le 26 mai 2024 à 13h23)

Un autocar a été calciné et 30 supporters, ainsi que huit policiers, ont été légèrement blessés samedi soir lors d’affrontements entre fans de l’OL et du PSG à un péage d’autoroute, juste avant la finale de la Coupe de France remportée par les Parisiens à Lille. Voici ce que l’on sait.

Que s’est-il passé ?

Cette rixe a opposé des supporters des deux équipes qui se rendaient au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq vers 18 heures sur l’Autoroute A1, au niveau du péage de Fresnes-lès-Montauban (Pas-de-Calais), à quelques dizaines de kilomètres de Lille.

Selon le récit du préfet du Nord, Bertrand Gaume, un convoi de supporters, escorté par la police, a croisé celui des supporters adverses, «arrivé au mauvais endroit» et «à un mauvais timing», au niveau du péage. Des supporters, dont il n’a pas clairement précisé s’ils étaient lyonnais ou parisiens, ont alors «déclenché les sécurités du bus» pour «attaquer l’équipe adverse», qui a de son côté envoyé des fumigènes contre un autocar. «Il y a eu des rixes très violentes», avant l’intervention «très rapide» des forces de l’ordre, selon Bertrand Gaume.

Le Collectif Ultras Paris a lui affirmé que c’est un car parisien qui s’est «fait attaquer par un car lyonnais», alors que la route était «exclusivement réservée aux supporters parisiens», chaque groupe ayant «un parcours prédéfini». «Par la suite, d’autres cars parisiens et lyonnais se sont croisés, et nous avons dû encore nous défendre», ajoute-t-il dans un communiqué. «L’itinéraire suivi était celui de l’escorte, modifié par la police. Les bus étaient bien sous escorte», a assuré l’Olympique lyonnais dans un communiqué condamnant ces violences. Dimanche, le club lyonnais a dénoncé une «erreur manifeste de parcours» et «encourage les victimes à porter plainte».

Quant au PSG, le club a condamné ce dimanche «avec la plus grande fermeté les incidents» survenus entre ultras parisiens et lyonnais, assurant que ses supporters avaient été «attaqués». «Dans l’attente de plus amples informations, le Paris Saint-Germain, qui a vu cinq des bus de ses supporters endommagés, se réserve le droit de déposer plainte», annonce aussi le club dans un communiqué. Selon le Parisien, ce croisement entre les deux groupes de supporters à la barrière de péage ferait bien suite «à une erreur d’escorte de la police nationale».

La carcasse du bus calciné se trouvait encore sous le péage au début du match. Quelques supporters lyonnais toujours sur place à ce moment-là ont fini par être transportés dans des autocars sous escorte. A la sortie du stade samedi soir, les supporters des deux camps, d’abord lyonnais, puis parisiens, ont été pris en charge dans le calme, sans se croiser, sous la vigilance de nombreux stadiers et CRS.

Quel bilan ?

Au cours de ces violences, un bus a été incendié et deux autres endommagés, a indiqué la préfecture du Nord dans un communiqué publié dans la nuit. Trente supporters ont été légèrement blessés, dont 14 ont nécessité «une prise en charge médicale», ainsi que huit policiers.

Selon la préfecture du Pas-de-Calais, 1 000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés pour sécuriser la rencontre et 1 000 autres à l’intérieur du stade. La préfecture du Nord avait tenté de minimiser les risques de rencontre entre supporters des deux clubs avant ce match, classé 5 sur une échelle de 5 par la Division nationale de lutte contre le hooliganisme, avec par exemple des espaces séparés près du stade ou des lignes de métro dédiées.

Dans son communiqué, le club de la capitale assure que 20 parisiens ont été blessés au cours des affrontements, «dont trois sont actuellement hospitalisés». Auprès de l’AFP, un Ultra parisien réagit : «Une grande partie des bus parisiens avaient passé le péage et c’est là qu’on voit des Lyonnais en T-shirts de groupes identitaires qui commencent à caillasser un bus qui devait encore passer. (...) On a forcé les portes des bus pour sortir, les Lyonnais étaient en infériorité numérique à peu près 200 contre 600-700 (...)». Avant d’ajouter : «Il y a eu un premier échange de coups, puis on a caillassé leur bus, des vitres ont été cassées, des torches à base de fumigènes ont été envoyées, un bus a pris feu. Les policiers ont défendu les Lyonnais et heureusement car, si on était arrivé au contact, en supériorité numérique, ça aurait été une boucherie», termine le trentenaire cité par l’AFP.

Des affrontements condamnés

Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, présent au stade pour assister à la victoire du Paris-Saint-Germain (2-1), a condamné ces affrontements «avec la plus grande fermeté». «Ce sont des rendez-vous sportifs où il faut avant tout être dans la joie», a poursuivi le chef de l’Etat.

«Je regrette toute violence qui se fait sur le dos du football», a commenté après le match l’entraîneur du PSG, Luis Enrique. Le capitaine lyonnais, Alexandre Lacazette, a lui indiqué que les joueurs avaient vu les images avant la rencontre. «C’est triste au foot d’en arriver là», a-t-il dit. «Ces actes de violence, qui ont eu lieu en amont du match sur la voie publique, sont inadmissibles» et «à l’opposé des valeurs qui doivent être portées par le football», a également réagi la Fédération française de football.

Un autre incident répertorié lors de la Coupe Gambardella

Avant la rencontre entre l’OL et la PSG, un autre incident a provoqué l’interruption temporaire de la finale de la Coupe Gambardella entre Marseille et Nancy qui se déroulait dans le même stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq.

A la 68e minute, ce qui semble être un manche de drapeau a été lancé en direction du gardien de l’OM, Aboubaka Dosso, par un des supporters parisiens présents derrière les cages marseillaises. Suite à ce geste, l’arbitre de la rencontre a décidé d’arrêter le jeu pendant une dizaine de minutes, avant la reprise sous haute surveillance de cette rencontre remportée 4 à 1 par les Olympiens.

Mis à jour : à 13h23 avec le communiqué de l’Olympique Lyonnais; à 20h13 avec le communiqué du PSG et le témoignage d’un Ultra parisien.