Depuis des semaines, un match fait lever les yeux aux Serbes : celui de leur sélection contre la Suisse, vendredi à 20 heures. La rencontre est la dernière des qualifications pour les deux équipes et la victoire est synonyme de huitième de finale. Mais ce n’est pas vraiment ce qui fait soupirer les Serbes. «Ce joueur, Shaqiri…» lâche Ognjen. Le jeune homme, qui attend des amis sur la place centrale de Belgrade, a gardé bien en mémoire la rencontre de 2018 entre la Serbie et la Suisse lors du précédent Mondial, qui avait vu l’ailier helvète célébrer son but en faisant l’aigle bicéphale avec les mains.
Le symbole fait référence à l’emblème du drapeau albanais et plus largement à un Kosovo albanais, une provocation pour les Serbes, qui considèrent le pays comme le cœur de leur identité nationale. Xherdan Shaqiri y est né, avant que sa famille émigre en Suisse au début des années 90. A la fin de la décennie, la guerre éclate, qui amènera à la partition puis l’indépendance du Kosovo, que la Serbie n’a jamais reconnue.
«Les joueurs ne devraient pas se mêler de politique»
La célébration de Xherdan Shaqiri avait été qualifiée de «comportement antisportif» par la Fifa et le joueur avait écopé d’une amende de 8 600 euros. Tout comme son coéquipier Granit Xhaka, qui avait également effectué ce signe pour fêter un but, et qui est lui aussi d’