Cent coups de fouet et sept ans de prison. La Mexicaine Paola Schietekat a été condamnée au Qatar, en 2021, à cette peine inhumaine pour avoir porté plainte contre un homme pour agression sexuelle. La jeune femme, qui travaillait pour le comité organisateur du Mondial, a fui le pays juste avant que la sentence ne tombe. Depuis lors, son témoignage est constamment cité au Mexique comme l’exemple édifiant des discriminations envers les femmes au Qatar.
Or, il n’est pas question ici de bouder le Mundial pour ce genre de motifs. «Le boycott est vraiment un phénomène européen», constate Diego Calmard, journaliste franco-mexicain, auteur d’un livre paru récemment sur André-Pierre Gignac, le footballeur marseillais qui évolue dans le championnat mexicain, objet d’un véritable culte dans son pays d’adoption. «En ce moment au Mexique, on ne pense qu’à la compétition.» Ces derniers jours, les médias mexicains n’ont eu de cesse de vilipender l’entraîneur national, l’Argentin Gerardo «Tata» Martino, accusé d’aligner une équipe médiocre.
Une incohérence
L’immense majorité des Mexicains applique à la lettre la consigne du président de la Fifa, Gianni Infantino : «Stick to football !» («On se concentre sur le foot !»). Les supporters mexicains sont touj