Avant la compétition, Ibrahima Konaté a emprunté un passage obligé : l’hommage au grand ancien Raphaël Varane, arrivé en rémission (ischio-jambiers) au Qatar, et dont il a pris la place devant l’Australie : «C’est un joueur qui a énormément d’expérience [il compte 87 sélections, ndlr]. On a besoin de lui sur cette compétition. On se doit de faire en sorte qu’il soit prêt durant cette Coupe du monde. La concurrence est bonne pour tout le monde : elle pousse à donner 1 000% et à impressionner le coach à l’entraînement.»
Rien à voir : on parle du meilleur joueur tricolore des deux dernières phases finales de Coupe du monde. Et un Varane en état de marche ne se discute pas, même si le Real Madrid ne l’a pas laissé filer par hasard en 2021 et qu’il ne retrouvera sans doute jamais l’intensité athlétique de ses meilleures années. En admettant que le staff tricolore le juge d’équerre, ce qui semble être la tendance depuis quelques jours, le rôle du champion du monde de 2018 pose questions. S’il n’est pas avare de conseils envers ceux qui ont défendu à sa place contre l’Australie, et tout particulièrement un Dayot Upamecano très en demande, peut-il pour autant être cantonné au rôle de «grand frère» au regard de son âge (29 ans) et de sa stature de taulier à Manchester United ? Le vice-capitaine tricolore est-il pour autant capable d’avaler trois rencontres par semaine, la norme dans cette Coupe du monde qatarie ?
Aussi séduisante soit l’option Upamecano-Konaté, mélange de finesse (la relance du premier) et de puissance (les deux), ne va-t-il pas manquer quelque chose au niveau du leadership et de l’autorité par grands vents, puisque ceux-ci ne manqueront pas de souffler ? Quid d’Aurélien Tchouaméni, pas très à l’aise contre l’Australie, ce qui a mis un surcroît de pression sur ceux de derrière ? Quelle que soit l’option choisie, le Danemark samedi 17h sera un sacré crash-test.