Un nouvel exploit aura-t-il lieu à Tachkent ce jeudi soir ? Et doit-on seulement parler d’exploit ? Pour sa première participation en Coupe du monde, l’équipe de France entrevoit la route de la finale en Ouzbékistan, à condition de passer outre l’Argentine, parmi les favoris de la compétition. Imprévisible, l’affiche alimente un peu plus une rivalité naissante du foot entre deux nations habituées à se croiser dans tous les versants du foot pro ces dernières années : huitièmes de finale de Coupe du monde 2018, finale du Mondial 2022, sans occulter le quart de finale olympique cet été et finale de cécifoot remportée par les Bleus aux Jeux paralympiques un mois plus tôt.

L’affaire s’annonce corsée (l’Albiceleste a balayé le Kazakhstan, 4e de la dernière Coupe du monde, 6-1 au tour précédent), mais les Bleus, qui ont d’ores et déjà atteint leur objectif de sortir des poules, jouent comme s’ils n’avaient pas la moindre once de pression sur les épaules. Hormis leur non-match contre l’Iran lors de l’ultime journée de poules alors qu’ils étaient déjà qualifiés, les Tricolores ont réalisé un redoutable sans-faute jusqu’ici, en appliquant leur plan de jeu à la lettre.

En quarts, les hommes de Raphaël Raynaud ont disposé du Paraguay (2-1) en appliquant leur jeu : vista, inspirations géniales dans les petits espaces, redoublement de passes comme lors de l’ouverture du score, conclusion d’un enchaînement de transmissions courtes entre Abdessamad Mohammed et Souheil Mouhoudine, pour servir Ouassini Guirio qui n’avait plus qu’à pousser le ballon au fond des filets. Et lorsque le Paraguay est parvenu à égaliser cinq minutes plus tard, les Bleus ont remis ça via Abdessamad Mohammed, laissant leur gardien Francis Lokoka mettre la qualification au coffre-fort. Ce dernier a bloqué le reste des tirs adverses, dont un à la dernière minute qui a déclenché l’intervention de l’arbitrage vidéo. En vain.

Interrogé par Libé mi-septembre juste avant le début du tournoi, le sélectionneur mettait en avant les récents développements de la discipline dans l’Hexagone au cours de la dernière décennie pour expliquer les succès sportifs de la France dans la discipline. Et notamment l’apport des expériences à l’international. Elles «sont positives pour le groupe et font que nos résultats sont probants actuellement», se réjouit Raphaël Reynaud. «La formation offre des jeunes joueurs talentueux à l’équipe de France. Ce sont les résultats de la structuration des clubs et des écoles de futsal. Tout ça n’existait pas il y a dix ans. C’est un travail de fourmi qui a permis à la France de devenir une sélection qui compte.»