Un entraînement à Istra, juillet 2018, dans l’oblast de Moscou. Les Bleus sont à l’entraînement, à faire un truc de gosses : deux joueurs, deux parcours symétriques délimités par des piquets et le premier arrivé gagne le droit de se foutre de l’autre. Antoine Griezmann avise son binôme : oh, tes lacets sont défaits, le mec baisse la tête et hop ! Le Madrilène vole le départ et lui met quelques secondes dans les carreaux. Trois jours plus tard, Griezmann quittait la pelouse du stade Krestovski de Saint-Pétersbourg en pleurs. Le petit bonhomme venait d’arracher sa première finale mondiale. Mercredi, à Al-Khor, l’attaquant des Bleus s’en est ouvert une seconde.
Mais là, le colchonero n’a pas versé une larme. Il s’en est expliqué : le Mâconnais a parlé de «maturité», de l’importance de «garder les pieds sur terre» ou de «rester focus». Dimanche, à Lusail, les Bleus tenteront de remporter face à l’Albiceleste argentine de Lionel Messi une deuxième Coupe du monde de rang, un exploit que seuls l’Italie de Benito Mussolini (qui avait largement pesé sur le parcours de la Squadra Azzura en 1934) et le Brésil de Pelé ont accompli avant elle : le temps de maillots à lacets et des croisières transcontinentales pour rallier les compétitions. On jouait au foot sur le pont.
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Ça remonte à loin. Mais pas aussi loin, nous semble-t-il, que les larmes de Saint-Pétersbourg. Ou ce que les joueurs, et tout particulièrement ceux qui crapahutaient à Istra voilà quatre ans, donnent à