Le communiqué est ainsi tombé ce samedi à 10h51 sur le site de la Fédération française de foot (FFF) : sans surprise, le sélectionneur Didier Deschamps, en fin de contrat à l’issue du Mondial qatari, ce qui laissait techniquement le poste vacant depuis quelques jours, a été prolongé jusqu’en 2026.
Soit quatorze ans à la tête des Bleus puisqu’il a pris le job en juillet 2012, du moins s’il va au bout de son contrat puisque l’Euro 2024 en Allemagne rebattra forcément les cartes : une éternité à l’échelle d’une sélection, quelle qu’elle soit. A ce compte-là, Zinédine Zidane, qui attend (plus ou moins) dans l’ombre depuis le tout début puisqu’il avait brigué le poste d’entraîneur des Bleus dès 2012, aura tous ses points retraites avant d’atteindre son graal personnel. La prolongation jusqu’en 2026, alors que beaucoup à la FFF étaient favorables à une reconduction sur deux ans plutôt que quatre, est aussi un message envoyé par le titulaire du poste à l’ex-numéro 10 des Bleus et triple champion d’Europe (2016, 2017, 2018) avec le Real Madrid en tant que coach. Ce n’est pas pour tout de suite, bonhomme.
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L’annonce a cependant pris le Landernau par surprise. Deschamps a posé un certain nombre de conditions pour prolonger, à commencer par des bouleversements parmi l’organigramme fédéral, ce qui avait compliqué les négociations. Par ailleurs, le président de la Fédération, Noël Le Graët, qui a tout pouvoir sur la question du sélectionneur, a une semaine chargée : le contradictoire de l’audit diligenté par le ministère des Sports est programmé ses prochains jours, confrontant le dirigeant breton à tout ce que les personnes entendues dans le cadre de la procédure ont affirmé devant les auditeurs. Le Graët a cependant réussi à caler l’annonce de la reconduction de Deschamps dans cet agenda serré.
Sans surprise, celui-ci sera accompagné par ses fidèles adjoints, Guy Stéphan, Franck Raviot (plus spécifiquement chargé des gardiens) et Cyril Moine, le préparateur physique. Pour avoir sauvé une FFF en grande difficulté (accusation de harcèlement moral ou sexuel, crise de l’arbitrage, difficultés récurrentes dans la négociation des droits télés…) avant la Coupe du monde qatarie où il aura conduit les Bleus jusqu’en finale, Deschamps était non seulement intouchable, mais en position de force là-dessus comme sur le reste.