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Disette offensive, dilemme du gardien : le jeu dangereux du PSG en Ligue des champions

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Le club de la capitale, battu mardi 26 novembre par le Bayern Munich, ne compte que quatre points après cinq journées dans la compétition reine du football de clubs européen. Le coach Luis Enrique est sous pression.
L’entraîneur parisien Luis Enrique lors du match contre Toulouse au Parc des Princes, le 22 novembre. (Abdul Saboor/REUTERS)
publié le 27 novembre 2024 à 10h34

«A l’attaque !» Quoi qu’on pense du personnage, on ne pourra pas prendre l’entraîneur parisien Luis Enrique en défaut d’inspiration dans son expression médiatique. Quelques minutes après la défaite de mardi 26 novembre (0-1) devant le Bayern à Munich, la troisième en cinq journées de Ligue des champions nouvelle formule, l’ex-sélectionneur espagnol appuyait en vérité là où ça fait mal. Avec trois buts inscrits depuis le début de la compétition, le Paris-SG ne laisse en effet que quatre équipes sur 36 derrière elle au classement du nombre de buts marqués. Et trois (le Chakhtior Donetsk, Bologne et Sturm Graz) d’entre elles avaient un match à jouer en plus ce mercredi 27 novembre au soir.

Pourtant, mieux vaut en plaisanter. Vingt-sixième ou vingt-septième à trois journées du terme dans une compétition qui ratisse immensément large (les 24 premiers sont qualifiés), le club de la capitale est sous tension. Et les remontées du vestiaire traduisaient mardi une sourde inquiétude. «Physiquement, [les joueurs du Bayern] étaient plus prêts que nous, a appuyé le capitaine Marquinhos. En première mi-temps, c’était un match serré et on a pris quelques risques.» Manière de lâcher quand même que les Parisiens se sont fait marcher dessus dans le combat. Et que le fil tactique est ténu, l’équipe s’exposant plus que de raison pour pallier son impuissance offensive. Signe aussi que Luis Enrique fait rouler les dés.

Impression d’effacement général

«Après le match, on s’est dit qu’on devait rester tous ensemble, a témoigné le milieu João Neves, utilisé à un poste quelque peu baroque de meneur de jeu. Je pense que le carton rouge [reçu par Ousmane Dembélé à la 56e] nous a beaucoup pénalisés dans la rencontre. On a fait comme on a pu. Personne ne pointe personne du doigt. On va se battre ensemble.» Habituels dans le contexte, les appels à l’unité ne doivent pas être négligés non plus. En situation de crise, les joueurs ont tout naturellement tendance à regarder ce que le voisin n’a pas bien fait. Les résultats ne validant pas le travail de Luis Enrique, l’aura de ce dernier pourrait aussi pâlir, d’autant qu’il s’est inventé un problème supplémentaire : celui du gardien.

Déjà écarté contre Toulouse (3-0) en championnat vendredi 22 novembre, Gianluigi Donnarumma est resté sur le banc à Munich, remplacé par le Russe Matvey Safonov. Lequel est coupable sur le but allemand, un corner mal repoussé par le portier parisien puis catapulté de la tête au fond des filets par le Coréen Kim Min-Jae. A l’échelle d’une équipe parisienne dont il est difficile de cerner les forces, Donnarumma est une valeur sûre, 70 capes avec la sélection italienne à 25 ans, un titre de champion d’Europe en 2021 à l’issue d’une compétition où il avait été élu meilleur joueur par l’UEFA.

Et Luis Enrique a pris le risque de le déstabiliser, au profit d’un Safonov que le Paris-SG a fait venir cet été depuis le modeste club de Krasnodar. Et qui, pour l’heure, n’a fait grimper personne aux rideaux, y compris dans les secteurs identifiés comme des points faibles chez l’Italien (jeu au pied, sorties aériennes quand le ballon navigue de droite à gauche). D’ici au match de Salzbourg dans deux semaines, face à une équipe qui donne l’impression d’agoniser dans cette Ligue des champions (0-4 contre Brest, 0-5 mardi à Leverkusen), la pression va monter très fort. Et l’impression d’effacement général (pour peu que l’on ne tombe pas dans le panneau des saillies de Luis Enrique en conférence de presse), cette timidité que l’on ressent au cœur de l’équipe quand elle évolue sur le front européen, n’est pas des plus rassurantes.