Et tout à coup, il fend la foule. De dos, on le reconnaît grâce à son épaisse tignasse. Devant sa silhouette longiligne, de larges sourires s’esquissent, des smartphones immortalisent l’instant. Même des membres du staff de l’équipe adverse se pressent pour être pris en photo à ses côtés. Andy Carroll ne laisse personne indifférent. L’ex-international anglais, désormais attaquant des Girondins de Bordeaux – et accessoirement meilleur buteur du club – joue le jeu. Le trentenaire sourit, serre des mains, renforçant un peu plus le côté «accessible» qui lui colle à la peau. Difficile d’imaginer qu’il y a treize ans, il a été le joueur anglais le plus cher de l’histoire de la Premier League anglaise lors de son transfert de Newcastle à Liverpool. Cette scène d’après-match est à l’image de la rencontre qui a vu s’affronter la Roche-sur-Yon et les Girondins samedi 14 décembre, en Vendée, et plus largement de la saison du club bordelais en National 2 (quatrième division). Un peu surréaliste.
«Leur venue, c’est un petit événement. Ça fait vingt-cinq ans que je suis bénévole ici. Jamais je n’aurais imaginé que les Girondins fouleraient un jour la pelouse du stade Henri-Desgrange à la Roche-sur-Yon, résume Dominique Favreau, référent sécurité, avant le coup d’envoi. C’est enthousiasmant et étrange à la fois. On ne peut pas s’empêcher de se dire qu’ils n’ont pas vraiment leur place ici.» Dans les couloirs de l’enceinte sportive, dans les gradins, son sentiment est partagé.