Des supporters qui pénètrent sur la pelouse à l’issue d’un match pour s’en prendre aux joueurs de l’équipe adverse. Les joueurs en question qui repoussent leurs assaillants à coups de pied et de poing, sous le regard de stadiers complètement dépassés. Dimanche 17 mars à Trabzon, dans le nord de la Turquie, le match de haut niveau entre l’équipe locale, Trabzonspor, et le club stambouliote de Fenerbahçe a viré à la bagarre générale après le coup de sifflet final. Alors que les Stambouliotes, deuxième au classement juste devant leur adversaire du soir, célébraient leur victoire, des supporters mécontents ont envahi le terrain pour en découdre. Le gardien croate du «Fener», Dominik Livakovic, a reçu un coup de poing au visage pendant les échauffourées.

Le ministère turc de l’Intérieur annonce ce lundi que douze personnes ont été interpellées à la suite de ces événements. Parmi elles, des supporters qui sont entrés sur le terrain, mais aussi cinq personnes accusées d’avoir lancé des appels à la violence. «Il n’est en aucun cas acceptable que des violences se produisent sur les terrains de football», souligne le ministère. Dénonçant des agissements «inacceptables», la Fédération turque de football (TFF) a affirmé que «les sanctions pénales nécessaires seraient imposées aux responsables de ces incidents».

Le pugilat de Trabzon marque un nouvel épisode dramatique d’une saison particulièrement tendue dans le championnat turc. Déjà, en décembre, la compétition avait été suspendue pendant une semaine après l’agression d’un arbitre, en direct à la télévision, notamment par le dirigeant du club d’Ankaragücü, contrarié par les décisions de sa victime. Par ailleurs, les déplacements de Fenerbahçe à Trabzon ont régulièrement été marqués par des violences au cours de la dernière décennie.

En avril 2016, une rencontre entre les deux rivaux avait été interrompue après l’agression brutale d’un arbitre assistant par un supporter du club de la mer Noire. Un an plus tôt, le bus des joueurs d’Istanbul avait été la cible de coups de feu alors qu’il traversait la région de Trabzon. Le chauffeur avait été gravement blessé.