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Homophobie

«Equipe de tapettes» : une enquête ouverte après des banderoles à caractère homophobe à Montpellier

La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a demandé des sanctions ce lundi à la suite de banderoles brandies la veille par des ultras montpelliérains lors du match de Ligue 1 entre Montpellier et Nantes. Trois associations LGBT+ ont porté plainte ce mercredi pour «injure homophobe».
Lors du match Nantes-Montpellier, le 15 janvier 2023. (compte Twitter AOC1978)
publié le 16 janvier 2023 à 11h32
(mis à jour le 18 janvier 2023 à 10h58)

«Equipe de tapettes», «Allez tous vous faire enculer» : voilà deux des messages qu’on pouvait lire en lettres capitales sur deux banderoles brandies par des ultras montpelliérains ce dimanche à l’occasion de la rencontre de Ligue 1 opposant Nantes à Montpellier. Des messages pour le moins injurieux dénoncés ce lundi par Amélie Oudéa-Castéra. La ministre des Sports condamne des «actes homophobes» et réclame des sanctions. «Condamnation la plus ferme de ces images, de ces mots, de ces actes homophobes qui doivent disparaître des enceintes du football et du sport», a écrit sur Twitter la ministre, en reproduisant des photos prises au stade de la Mosson au début de cette rencontre comptant pour la 19e journée de L1. «Leurs auteurs doivent être identifiés, sanctionnés et tenus durablement à l’écart des stades», a ajouté «AOC».

Une enquête a été ouverte par le parquet de Montpellier pour «injures publiques à raison de l’orientation sexuelle», «introduction, détention et usage de fusée ou d’artifice dans une enceinte sportive» et «jet de projectile présentant un danger pour la sécurité des personnes», a annoncé à la mi-journée le parquet de Montpellier.

Les associations Stop Homophobie, Mousse et Adhéos, en lien avec le Collectif anti-homophobie dans le foot Rouge Direct, ont décidé de porter plainte ce mercredi pour «injure homophobe». Selon leur avocat, Etienne Deshoulières, «cette action en justice doit également permettre aux instances du football, aux clubs, aux supporters de prendre enfin conscience de leurs responsabilités pour lutter contre l’homophobie, une discrimination qui tue, comme vient de le rappeler le suicide de Lucas».

Au menu de la LFP mercredi

Les banderoles incriminées ont été déployées par les ultras du MHSC, qui entendaient protester contre les résultats catastrophiques de leur équipe, battue 6-1 quatre jours plus tôt à Nice, désormais 15e et proche de la zone de relégation. Outre ces deux messages, les ultras montpelliérains ont déserté leur tribune durant les quinze premières minutes, avant de revenir et de jeter des fumigènes sur la pelouse, entraînant une interruption de la rencontre.

Tous ces incidents doivent être étudiés lors de la réunion de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), prévue ce mercredi. Dans un communiqué, le club de Montpellier, présidé par Laurent Nicollin, condamne «avec la plus grande fermeté les propos homophobes tenus sur certaines banderoles». Le dirigeant ajoute que «ce genre de propos ne peut être toléré» malgré le «contexte sportif compliqué». Le MHSC précise qu’il entend rechercher lui-même les responsables : «Des investigations sont en cours et des plaintes seront déposées le cas échéant».

Rouge Direct avait dénoncé plus tôt «l’homophobie dans le football [qui] reste impunie» et invite «celles et ceux qui ont le pouvoir et la responsabilité d’agir avec force pour faire reculer réellement l’homophobie». Les banderoles ont également été dénoncées sur Twitter par Hervé Martin, adjoint au maire PS de Montpellier chargé des Sports, qui s’est dit «scandalisé» par ces «insultes vulgaires et homophobes». L’élu espère aussi que «des sanctions seront prises». Mise à jour : à 10 h 58, avec les plaintes des trois associations LGBT.