Étincelant contre la Finlande, le duo belge Kevin De Bruyne – Romelu Lukaku semble être l’un des atouts majeurs contre les champions en titre portugais, lors des huitièmes de finale de l’Euro ce dimanche soir. Mais par-delà cette entente sportive, ces deux joueurs aux identités dissemblables offrent sur le terrain une véritable démonstration du vivre ensemble, dans un pays où la question du séparatisme est toujours présente dans le débat politique.
De Bruyne, l’échec comme reconstruction
«Le sport repose sur des scénarios qui favorisent l’identification du public», selon la philosophe Isabelle Queval, et en sens, lorsque l’équipe belge joue, c’est peu toute la nation qui se met en scène. De ce fait, les deux grandes stars actuelles, Kevin De Bruyne et Romelu Lukaku, reflètent chacun une part de l’identité belge, sportivement, mais aussi socialement. Le premier, d’origine flamande et socialement intégré, est annoncé, dès son plus jeune âge, comme une des futures stars nationales, faisant alors l’objet d’une immense attente de la part d’une population avide de nouveaux exploits après ceux des années 80. Mais après avoir été transféré au club de Chelsea a seulement 21 ans, Kevin De Bruyne fait face à de nombreuses difficultés sportives, qui le pousseront à aller se relancer dans un club allemand de moins grande envergure, le VfL Wolfsburg, où il finira meilleur joueur du championnat en 2015. Cette bifurcation sportive s’inscrit comme une forme de résilience, si l’on emprunte la sociologie des parcours de vie de