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Libération
Loups gris

Euro 2024 : à Berlin, des supporteurs turcs sommés d’arrêter de faire le signe d’un mouvement d’extrême droite

Ce samedi 6 juillet, la police berlinoise a stoppé une marche de fans de foot turcs avant le quart de finale opposant les Pays-Bas et la Turquie. Nombre d’entre eux faisaient le signe de ralliement des «Loups gris», une organisation raciste et antisémite selon les autorités.
Des centaines de supporteurs de la Turquie ont défilé dans les rues de Berlin avant le quart de finale opposant le pays aux Pays-Bas ce samedi 6 juillet au soir. (RALF HIRSCHBERGER/AFP)
publié le 6 juillet 2024 à 18h57

L’extrême droite turque dans les rues de Berlin. Ce samedi 6 juillet, la police berlinoise s’est vue obligée de stopper la marche des fans turcs avant le quart de finale de l’Euro 2024 Pays-Bas-Turquie, dont le coup d’envoi est prévu à 21 heures. Dans la foule de supporteurs, nombreux ont fait le geste de ralliement des «Loups gris» : le fait de lever les deux bras vers le ciel, le majeur et l’annulaire joints au pouce, tandis que l’index et l’auriculaire restent dressés.

Problème : les «Loups gris» est une organisation ultranationaliste fondée dans les années 60 qui est intimement liée à l’AKP du président turc, Recep Tayyip Erdogan, et qui se distingue par une idéologie néofasciste. Celle-ci a été associée dans le passé à de nombreux assassinats politiques visant des militants kurdes ou de gauche. Enfin, en Allemagne, qui héberge la plus grande communauté turque d’Europe, le groupe est considéré comme raciste et antisémite par les autorités. Ainsi, les forces de l’ordre de la capitale allemande ont «stoppé la marche et exhorté les fans à cesser de faire ce signe», ont-elles relaté sur X. «Une marche des fans n’est pas une plateforme pour des messages politiques.»

Polémiques

Le match Pays-Bas-Turquie, qui se joue à l’Olympiastadion et auquel doit assister le président Erdogan, intervient en pleine querelle diplomatique entre Berlin et Ankara. De fait, le symbole des «Loups gris» est au centre de toutes les polémiques depuis quelques jours. Le 2 juillet, pour célébrer ses buts marqués en huitième contre l’Autriche, le défenseur turc Merih Demiral a repris le signe de ralliement du mouvement d’extrême droite.

Ceci lui a valu deux matchs de suspension infligés par l’UEFA, notamment pour «avoir utilisé des événements sportifs pour des manifestations à caractère non sportif». Une sanction qualifiée d’«injuste» par son sélectionneur, l’Italien Vincenzo Montella.

La ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, avait également condamné l’action de Demiral sur X : «Le symbole des extrémistes de droite turcs n’a rien à faire dans nos stades, avait-elle écrit. Utiliser l’Euro de foot comme plateforme pour le racisme est totalement inacceptable.» En réaction à ses propos, la Turquie avait convoqué l’ambassadeur d’Allemagne à Ankara le 3 juillet, avant que Berlin ne fasse de même avec l’ambassadeur de Turquie le lendemain.