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Analyse

Euro 2024 : avant France-Pays-Bas, la préparation, l’opinion et les gnons

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Euro de Football 2024dossier
La semaine des Bleus, qui affrontent les Néerlandais ce 21 juin à Leipzig, est marquée par la campagne politique en France. En s’exprimant, certains joueurs, dont Kylian Mbappé, ont enclenché un changement de paradigme dans le positionnement des footballeurs sur les questions de société.
Marcus Thuram et Kylian Mbappé, face à Danso, lors du premier match des Bleus contre l'Autriche, lundi 17 juin. ( Nick Potts/PA Photos. ABACA)
publié le 21 juin 2024 à 7h02

On appelle ça le «moment olympique». A chaque sacre aux Jeux et quelle que soit sa discipline d’élection, du canoë-kayak au tir en passant par l’équitation ou le basket, le vainqueur est invité à prendre la parole en conférence de presse dans la foulée devant les médias du monde entier. S’il en a l’intention, il lui appartient alors de donner un sens à son accomplissement, un sentiment (on a vu de nos yeux la rage froide s’y inviter, et plus d’une fois), un contenu politique, métaphorique ou autre. On ne peut plus le contester à l’athlète. C’est lui qui est là, lui qui l’a fait, lui qui s’est ouvert les portes d’une éternité olympique qui ne retient que le premier. Ce qu’il raconte sort en quelque sorte du débat, des opinions des uns et des autres et même parfois de la raison : le sport étant mondialisé, reste d’ailleurs à savoir laquelle.

En 2012 à Londres, la judoka Kayla Harrison avait par exemple choisi de parler longuement des violences sexuelles infligées par son entraîneur à partir de ses 13 ans, une cause (la prédation dans les rapports entre l’entraîneur et l’athlète, par-dessus le marché adolescent) qu’elle jugeait infiniment supérieure au tout premier titre olympique américain dans la discipline qu’elle venait de décrocher. En 2016 à Rio, sèche comme un coup de trique, la judoka