Rejointe au bout du temps additionnel par l’Italie (1-1), lundi 24 juin à Leipzig, la Croatie est quasiment éliminée de l’Euro 2024, dès le premier tour, et cette désillusion ressemble à la dernière danse d’une génération de footballeurs à part. Celle qui a porté le petit Etat des Balkans, 4 millions d’habitants à peine, au sommet du football mondial : finale de la Coupe du monde 2018 en Russie, troisième place lors de l’édition 2022 au Qatar, finale encore de l’absconse Ligue des nations en 2023. C’était une génération d’artistes et de joueurs de labeur, incarnée par l’inamovible milieu de terrain du Real Madrid Luka Modric, seul Croate de l’histoire à avoir remporté (en 2018), le prestigieux ballon d’or, qui récompense le meilleur joueur du monde. C’était une génération organisée autour de cet élégant numéro 10, qui avait donné l’impression de toujours pouvoir se sortir des situations apparemment inextricables, même si elle avait moins brillé à l’Euro (éliminés en huitièmes de finale en 2016 comme en 2021) qu’en Coupe du monde.

Oui mais voilà : toutes les bonnes choses ont une fin. En Allemagne, où il vient de disputer son neuvième tournoi international majeur depuis sa première apparition en Coupe du monde en 2006, Luka Modric